mercredi 23 juillet 2008

Courtois au Japon

Le Japon a une réputation bien justifiée de traditions complexes et de savoir-vivre subtil. Les occidentaux en voyage privés ou d’affaire sont souvent effrayés à l’idée de commettre par ignorance un sacrilège irréparable. Il est inutile de s’alarmer, car les japonais sont tolérants envers les étrangers qui commettent des impairs. La connaissance des principales coutumes vous épargnera des surprises, mais il n’est pas nécessaire de maîtriser toutes les règles sociales. Le plus important est d’adopter une attitude ouverte et de montrer du respect pour les individus et les coutumes du pays.
Les bonnes manières visent à rendre la vie en société plus facile, en évitant les conflits inutiles, et en s’assurant que l’on n’importune pas autrui. La première des prévenances est l’hygiène corporelle et la tenue. Le conseil d’un professeur d’anglais avant l’oral du baccalauréat était de « prendre une douche le matin et se laver les dents avant l’épreuve », et il avait parfaitement raison. Ceci s’applique particulièrement au Japon en été, où la chaleur humide rend la promiscuité difficile. Signalons aussi qu’il est impoli au Japon de se moucher en public, et que cet acte se pratique dans les toilettes. Il est par contre toléré de renifler jusqu’à ce que l’on puisse se vider les narines discrètement.
Il convient également d’avoir une tenue adaptée à la circonstance. L’internationalisation des habitudes vestimentaires facilite la chose. Les entreprises japonaises et les cérémonies sont toutefois souvent plus « habillées » que leurs équivalents occidentaux. Un costume cravate ou un tailleur de couleur sobre fera parfaitement l’affaire. Le « casual Friday » n’est pas répandu partout, vous vous renseignerez avant de prendre cette initiative. Dans les milieux universitaires ou de recherche, un tenue sport, pantalon de coton et chemise ou polo, sera souvent parfaitement acceptable. Entre étudiants ou le week-end, n’importe quelle tenue propre sera tolérée, mais, là encore, la sobriété permettra de passer partout.
Etre courtois, c’est aussi respecter les règles, qui sont souvent plus strictes qu’en France. Il sera donc malvenu d’allumer une cigarette dans une zone non fumeur, de téléphoner dans une zone « silencieuse », de traverser au feu rouge, ou de doubler dans une queue. Si vos interlocuteurs japonais vous font une remarque sur une coutume ou un usage mineur, vous montrerez votre faculté d’adaptation et votre modestie en vous excusant et en vous y pliant sans chercher à discuter le bien-fondé de la pratique. C’est aussi comme cela que vous assimilerez les manières locales. Vos contestations se heurteront souvent à un « C’est comme cela au Japon » qui gênera vos interlocuteurs, et vous mettra mal à l’aise. Le respect des règles est aussi de rigueur dans le seul domaine où l’on risque à tout instant de tuer : la conduite automobile. Le code de la route est le premier livre de savoir-vivre. Notons qu’au Japon, les vélos roulent sur les trottoirs. La prudence est de rigueur pour piétons et cyclistes. L’exactitude est la politesse des rois, et cela s’applique aussi dans l’archipel, où l’on ne tolère pas le « quart d’heure gaulois », que ce soit en affaires ou dans le privé. Vous serez bien avisé de construire un emploi du temps réaliste pour votre séjour qui vous permettra une ponctualité parfaite.
Dans tous les pays, un honnête homme sait écouter. Les français ont pourtant parfois le réflexe d’interrompre pour montrer leur intelligence par une remarque pleine d’esprit. Cette attitude est considérée à juste titre comme insupportable au Japon, mais aussi dans la plupart des pays anglo-saxons, vous devrez donc résister à cette tentation. Les japonais ne maîtrisent pas tous l’anglais ou le français couramment. Si vous ne parlez pas japonais, vous devrez être patient dans vos conversations en langues étrangères, car vos interlocuteurs auront sans doute du mal à exprimer leurs idées. Vous veillerez à une diction lente et claire, en évitant les expressions imagées qui peuvent troubler vos interlocuteurs. Préférez « Nous aurons bientôt résolu ce problème » à « Nous voyons le bout du tunnel », ou « Rough estimate » à « Ball-park figure ». L’humour supporte mal la traduction, il est plus sage de se contenter de plaisanteries simples. Evitez surtout les propos graveleux, en tout cas quand tout le monde est sobre ou quand des femmes sont présentes. Vous devrez vous garder du sentiment de surpuissance que vous donneront peut-être votre maîtrise de l’anglais, la flatterie de vos interlocuteurs japonais, ou même vos cheveux blonds et votre grande taille, et évitez de vous vanter, ce qui est particulièrement vulgaire.
Lors de conversations privées, les sujets polémiques sont à éviter à tout prix, surtout si vous pensez avoir raison. Il n’est pas très intelligent de débattre, même parfois avec des intimes, des crimes de la seconde guerre mondiale, de la pêche à la baleine ou des mœurs honteuses de certains marginaux, décrites souvent de façon inexacte dans les médias occidentaux. Même si votre point de vue était correct, personne n’aime recevoir de leçons d’un étranger. Cela vaut pour tous les pays, mais particulièrement au Japon, où l’harmonie sociale est valorisée. On vous répondra souvent par un silence gêné. Certains interlocuteurs accepteront toutefois la polémique. Vous pourriez bien être surpris par les arguments avancés, et vous retrouver en difficulté. Dans la plupart des domaines, l’Occident n’a pas de leçons à donner. Vous aurez des conversations plus agréables en demandant à vos hôtes de vous expliquer un aspect du Japon. Vous aurez appris quelque chose, et l’on sera ravi que vous vous intéressiez au pays.
Notre discours jusqu’à présent n’était pas spécifique au Japon, mais la connaissance de quelques mœurs du pays vous évitera les plus gros impairs. La première règle à laquelle les japonais ne feront jamais exception est d’enlever ses chaussures dans une habitation, mais aussi dans certains lieux à usage collectifs, comme temples ou vestiaires d’équipements sportifs, ainsi que certains restaurants. Les lieux interdits aux chaussures sont toujours surélevés. Dans le doute, renseignez vous. Un « shoes OK ? » en montrant vos chaussures sera compris partout. Même pour un rendez-vous d’affaires, vous pourriez aller à un restaurant qui impose le déchaussage, et vous devez donc porter en permanence des chaussettes propres et sans trou. Des mocassins sont plus agréables, mais personne ne vous tiendra rigueur de garder vos chaussures à lacet.
Si vous êtes reçu dans une habitation, ou si vous fréquentez un bain collectif, il convient de suivre l’usage de la toilette japonaise : on se savonne vigoureusement dans une douche en dehors du bain, et l’on se rince complètement avant d’entrer dans la baignoire. Il ne faut surtout pas vider l’eau après son bain, car elle sera utilisée plusieurs fois dans la journée. Cela ne s’applique évidemment pas à votre baignoire personnelle dans votre chambre d’hôtel « occidental » où vous pourrez faire mousser à loisir.
Le repas, lieu de socialisation est celui de toutes les craintes pour qui se veut gentleman. Mais là encore, des règles simples permettent de faire bonne figure. Les japonais mangent avec des baguettes, mais comprennent parfaitement que les étrangers ne maîtrisent pas forcément ces couverts. Il est toutefois préférable d’essayer de manger avec les baguettes, même si les débuts sont héroïques. D’une façon générale, les japonais apprécient plus l’effort qui est fait, le fameux « gambaru » (がんばる) ou « faire de son mieux », que le résultat final. Demandez conseil à vos interlocuteurs japonais, et si vous n’y arrivez vraiment pas, vous pourrez obtenir des couverts occidentaux, disponibles a peu près partout, en suggérant que comme cela, vous retarderez moins le repas. Il est interdit de passer la nourriture entre vos baguettes et celles d’un autre convive. Ce geste rappelle le rite de l’enterrement quand les membres de la famille font passer les os du défunt de personne en personne avec des baguettes, et c’est évidemment de mauvais augure. Le riz se mange blanc sans ajout de sauce, mais vous pouvez demander du « furikake », un assortiment de condiments, pour relever le riz s’il vous semble trop fade. Vous remercierez chaleureusement vos hôtes à la fin du repas. Vos hôtes japonais paieront sans doute votre repas, mais il est de bon ton de s'enquérir quand même de l'addition.
Il est parfaitement acceptable d’avoir des interdits alimentaires, et vous pouvez les exposer clairement à vos hôtes japonais qui essaieront d’adapter le programme en conséquence. Il est toujours préférable de prévenir à l’avance et discrètement. Les plats japonais qui étonnent le plus sont les poissons crus : sushis et sashimis. Si vous ne voulez pas en déguster, vous pouvez toujours prétexter une contre-indication médicale. Il est de bon ton de goûter la cuisine locale. A part les sushis et sashimis, la plupart de la cuisine japonaise est en fait très accessible, puisqu’elle consiste en des poissons, viandes et de légumes cuits dans une sauce sucrée-salée à base de sauce de soja (醤油, Shoyu). Vous n’êtes pas obligé de tout aimer. Des plats comme le natto (納豆) du soja fermenté filandreux avec une odeur de fromage, répugnent à de nombreux japonais, mais, là encore, votre bonne volonté sera appréciée de vos hôtes. La sociabilité au Japon est basée sur l’alcool, et il est fortement conseillé de prendre part aux toasts. Vos voisins se chargeront de remplir votre verre. Si vous souhaitez limiter votre consommation, laissez simplement votre verre plein, et goûtez l’alcool du bout des lèvres, en commandant un verre d’eau en complément. On vous sera gré d’avoir sauvegardé les apparences.
L’échanges de cadeaux est courant. Un petit souvenir fera toujours plaisir, et il n’est jamais inconvenant d’offrir des présents de quelques euros. Une petite boîte de sablés bretons ou même un bon vin de pays fera plaisir à vos hôtes d’un soir. On essaiera autant que possible d’avoir un emballage et une boîte élégante. Une marque sera toujours appréciée. Il est mal vu de vanter ses cadeaux, mais vous pouvez répondre aux questions sur l’origine du produit. Lorsque vous recevrez à votre tour un souvenir, il sera préférable de demander l’autorisation avant de défaire le paquet : la coutume japonaise est en effet de ne pas ouvrir le cadeau en présence de la personne qui l’a offert, pour ne pas embarrasser l’auteur d’un présent modeste. Tout cadeau reçu mérite un rendu de la moitié de la valeur, mais celui-ci peut avoir lieu beaucoup plus tard, lors de votre prochain voyage par exemple. Lors des mariages, on offre de l’argent dans une enveloppe prévue à cet effet, disponible partout, avec un nombre de billets impairs. Si la personne n’est pas un proche, 30.000 Yens (185 Euros) , ou même 15.000 Yens (93 Euros), sont suffisants. On donne l’enveloppe à la réception à l’entrée de la salle de banquet. Si vous visitez un malade, il est de bon ton d'amener aussi un petit cadeau, mais les plantes en pot sont à proscrire: ce sont des nids à bactérie et elles augurent d’un long séjour où le patient finira par « prendre racine » à l’hôpital.
Mentionnons aussi que la politesse japonaise est organisée autour du « gentlemen first ». Les femmes occidentales ne devront pas s’offusquer de passer derrière les hommes dans certaines préséances. Les hommes occidentaux devront parfois accepter de passer devant les femmes japonaises. Une bonne rêgle de conduite est probablement de proposer la préséance aux femmes japonaise, qui l’accepteront parfois avec plaisir. Si elles refusent plusieurs fois, l’homme devra passer devant pour éviter de voir les politesses se prolonger pendant plusieurs minutes, et de gêner une femme japonaise pudique.
J'ai développé dans un autre sujet quelques conseils pour recevoir des japonais en France. Vous serez probablement également intéressé par cet article donnant des conseils précis pour ceux qui travaillent au Japon

20 commentaires:

Anonyme a dit…

Amen du début à la fin... Bravo pour cet article qui va en sauver plus d'un!

Anonyme a dit…

Madame de De Rothschild se cacherait-elle derriere ce blog? un vrai cours de maintien ma parole! :D

Anonyme a dit…

Non seulement tout est juste, mais en sus c'est parfaitement écrit.

Comme dit Alex voici en quelques lignes bien tournées tout ce qu'il faut savoir. A mettre entre toutes les mains.

Décidément si les billets se font attendre il n'en sont que plus dense !

Anonyme a dit…

Bonjour Yutenji/Uchimizu,

Je tenais simplement à faire remarquer quelques répétitions gênantes à la lecture.

Seconde phrase: "Les occidentaux en voyage privés ou d’affaire ou sont souvent effrayés..."

Il y a un "ou" de trop.

Ainsi que dans la phrase: "Le « casual Friday » n’est pas répandu partout, vous vous renseignerez vous avant de prendre cette initiative."

Un "vous" de trop.

Au delà de ces quelques remarques (d'autres petites imperfections subsistent), je trouve votre guide remarquable de bon sens et particulièrement utile au milieu professionnel dans le cadre d'une première expérience au Japon. Simplement, dans la phrase suivante, vous remarquerez que tout dépend de votre degré d'intimité avec votre interlocuteur. Certains japonais appréciant particulièrement d'un étranger un sens critique valable et de l'acuité sur des problèmes résurgents de la société nipponne.

"Il n’est pas très intelligent de débattre, même avec des intimes, des crimes de la seconde guerre mondiale, de la pêche à la baleine ou des mœurs honteuses de certains marginaux, décrites souvent de façon inexacte dans les médias occidentaux."

U a dit…

Bonjour Clarence/Olrik,

merci de m'avoir signalé ces erreurs de syntaxe, maintenant corrigées.

Je pense qu'il est préférable d'éviter d'introduire dans la conversation des sujets polémiques même avec des amis intimes japonais, à moins qu'ils en prennent l'initiative. Dans tous les cas, je crois qu'il faut les aborder avec beaucoup de tact.

Dans les situations que j'ai observées, ces conversations servent principalement de défouloir à l'accusateur.

Anonyme a dit…

Bonjour Uchimizu !

A 72 heures de mon départ pour le Japon, je voulais simplement vous remercier pour votre blog qui est génial et bien écrit.
Grâce à vous et vos conseils, je suis désormais mieux renseigné avant d'arriver là-bas.
En lisant les autres commentaires, je n'ai pû m'empêcher de remarquer la critique de Clarence qui connaît tout et qui sait tout.
Bravo par votre facon de lui avoir répondu, vous êtes un vrai gentleman. Au Québec, on a de la difficulté avec ce genre d'attitude pointilleuse très répandue en Europe.
Salutations & Amitiés !

Steph du Québec x

U a dit…

Bonjour Steph,

merci de venir de si loin pour visiter ces pages. J'apprécie en fait les remarques critiques sur les écrits de ce site, car cela me permet de corriger des erreurs et d'améliorer la qualité des récits.

Je suis néanmoins d'accord avec vous: les français, moi le premier, aiment beaucoup critiquer et cela peut être désagréable si l'on n'a pas l'habitude.

Anonyme a dit…

Bonjour,

J'ai lu ce petit texte avec autant d'intérêt que tous les autres que j'ai pu lire jusqu'ici sur le net. (je pars le 1 er aout 2008, donc je me prépare)

Bien que ce petit texte soit utile je n'aime pas le ton employé vis à vis des français, connaissez vous des gens qui "aime critiquer"? Est ce un plaisir?

La critique s'installe sur un désaccord ou un dysfonctionnement quelconque.(d'ailleurs ça m'embête d'écrire ce commentaire mais il y a désaccord DONC je critique)

Vous avez cette façon de minimiser la faculté de l'être humain (en l'occurrence TOUTE la population française) à s'adapter aux terrains qu'il visite ou aux cultures qu'il rencontre. Alors oui en minorité certains en sont incapables, mais d'autre feront autant d'effort que possible pour se renseigner sur leur destinations et ça ça concerne surement là majorité des voyageurs.

Ne m'en voulez pas mais je préfère critiquer et défendre les gens qui ont le même sentiment que moi en lisant vos lignes (en passant pour un français) que de vous laisser applaudir par des gens qui partage à 100 % votre intérêt pour le japon et qui pourrait en oublier d'où il vienne.

ps : Dans tous les pays, un honnête homme sait écouter. Les français ont pourtant souvent le réflexe d’interrompre pour montrer leur intelligence par une remarque pleine d’esprit.
...vous connaissez tous les français c'est ça???...

U a dit…

Bonjour,

je vous remercie pour ce commentaire. Mon article inclut des généralités basées sur mon expérience. J'ai eu la chance de beaucoup travailler dans un contexte international, et j'ai constaté qu'il existe effectivement des "caratères nationaux" souvent liés à la culture et à l'éducation. Les difficultés générées en confrontant des gens de différents pays sont d'après mon expérience assez prévisibles. J'ai vu la plupart des gens de même nationalité, qu'ils soient américains, allemands, des japonais, français ou italiens, avoir un comportement très similaire entre eux et être confrontés aux même problèmes par la suite. C'est pour cela que je pense que de telles généralités sont utiles.

Vous avez évidemment parfaitement raison de signaler que tous les français ne correspondent pas forcément au "caractère national".
Ainsi, j'évite de coller des stéréotypes aux individus que j'ai à juger (par exemple pour un entretien de recrutement).

En comparaison avec d'autres pays étrangers, je pense que nous français ressentons souvent l'obligation d'avoir une opinion sur tous les sujets, et d'exprimer cette opinion même si nous n'en ressentons pas le besoin, et si nous ne sommes pas compétents en la matière. Je pense que ces "débats d'idées" et opinions génèrent une certaine satisfaction personnelle.

Anonyme a dit…

J'ai demandé à plusieurs japonais s'il était vrai qu'on ne pouvait pas se moucher en plublic et ils ont souvent rigolé. Ou m'ont répondu "et tu fais comment, tu attends que la morve te coule dessus"?
Une bien belle légende cette histoire de mouchoirs...
Mais en fait tu parles d'un environnement de travail?

U a dit…

Merci pour ce commentaire. Plusieurs amis m'ont fait remarqué que cet article s'applique plutôt à un environnement professionnel, et je crois qu'ils ont raison. Il est par exemple plutôt mal vu de se moucher au bureau, et préférable de se rendre aux toilettes pour cela.

Il me semble important de préciser que les jeunes japonais, en particulier ceux qui n'ont pas intégré encore la vie active, sont beaucoup plus décontractés et ne suivent pas tous les précepts de savoir-vivre locaux.

Anonyme a dit…

Oui mais en fait j'ai demandé à des gens d'un certain âge ayant évolué dans des entreprises plutôt traditionnelles...mais peut-être faisait-ils allusion à leur vie à la maison.

Anonyme a dit…

Merci pour cet article

Je vous invite à découvrir un très bon site d'information en français sur le Japon

http://www.japoninfos.com/

Anonyme a dit…

Un article exhaustif et exact. On se retrouve dans des situations quotidiennes familières!

Bravo pour ce travail très fourni.

mitsuko46 a dit…

Ah!!!! je suis contente de rencontrer ce blog.

Conseils plein de sagesse pour un premier abord du Japon.

Malheureusement (ou heureusement?), c'est beaucoup plus compliqué que cela!

La relation Europe-Japon n'est pas facile!

Je le dis car en tant qu' eurasienne, et je le ressens très profondément.

Les européens pensent que cela se passe bien, parceque les Japonais ne leur disent pas le contraire! Cela ne se fait pas ! Cela se pense.

Attention! Je ne dis pas que cela ne peut pas se passer bien, je dis que c'est plus compliqué et subtil que cela! Nuance...

Un exemple: un Européen pose un question à une japonaise qui répond ".........", peu importe. L'européen lui demande: mais le pensez-vous vraiment?
La japonaise lui répond (parcequ'elle n'est pas tout à fait traditionnelle car elle arrove à exprimer...) : cela ne vous regarde pas.

Cela vous parait peut-être anodin? Ceci est fondamental!
"Je" ne parle que par codes compris ou non, je ne dis pas ce que je pense, je dis ce que je pense devoir dire dans telle circonstance.

Une chose parmi des millions de choses.

Anonyme a dit…

je reviens de mon trip au japon, woaw.

En citant "nous francais" vous collez ainsi un stéréotype aussi immonde que la baguette de pain et le béret :D ... y en a oui mais tellement peu... c'est pas bien grave mais je trouve qu'il faut choisir ces mots.

Et puis a part a la tv je connais peu de gens (j'en vois énormément par jour, mais vraiment beaucoup) qui interrompe nos discutions pour donner son avis ou tout simplement me demander ce que je pense sur un truc qui ne m'intéresse pas, d'ailleurs preuve qu'on a pas forcement envie de donner son opinion sur tout, combien de gens s'en fichent de donner leur avis? y en a tellement.

Par contre j'admets avoir coupé la parole a mon interlocuteur (au moins une fois) mais je peu donner la raison du pourquoi :
Les japonais sont un peu lent (un peu tout de même!) et nous avons une façon de parler un peu plus rapide/spécial (genre couper sans faire exprès une personne pour rajouter des informations pour clarifier la phrase) mais je n'avais aucune intention d'être impoli.

Disons que je me soucis plutôt de la catégorie de personne que vous visez, le travailleur, le voyageur avertit qui fait attention ou le français lambda (ou moyen) qu'on utilise comme exemple quand on veux minimiser quelqu'un.(et qui ne voyagera ptet qu'une fois dans sa vie)

un monde sans opinion = dictature.

U a dit…

Bonjour Arina,

je suppose que vous donnez à eurasien le sens de "métis asiatique européen" et pas celui d'habitant de l'Asie centrale, qui je crois existe aussi. Si vous vous trouvez sur ce blog, j'imagine aussi que vous êtes franco-japonaise.

Votre remarque est intéressante: les japonais adaptent leur discours aux circonstances et à leurs interlocuteurs. Cela est à mon avis vrai quand ils choissent d'être polis, ce qui n'est pas toujours le cas. Je pense que ce n'est pas forcément un "double discours", mais plus la volonté d'éviter des conflits inutiles.

Je serais ravi en tout cas que vous détailliez votre opinion dans un autre commentaire.

U a dit…

c4,

j'ai remplacé 'souvent' par 'parfois' dans l'article. Je crois que vous avez en effet raison, tous les français ne cherchent pas à placer leur opinion à tout prix.

Toutefois, même parmi des cadres travaillant dans un contexte inernational, je me suis retrouvé maintes fois dans des situations où le "désir de briller" des français, et leur manque d'écoute avait posé des problèmes.

tib a dit…

Merci beaucoup

votre article est très complet est surtout très bien ecrit.

attention cependant le terme Ok en Japonais signifie "Argent" donc a éviter

Merci encore, j'espère que l'info vous sera utile.

U a dit…

Boujoour Tib,

merci beaucoup pour votre visite. Je suis toutefois un peu étonné par votre commentaire. Le terme pour l'argent en japonais est "okane" (お金), mais je ne l'ai jamais vu raccourci en "OK". Les japonais eux-mêmes utilisent beaucoup "OK" (prononcé à l'américaine) dans leurs phrases en japonais.