vendredi 29 août 2008

10 ans au Japon

J’ai retrouvé il y a quelques jours dans une étagère de la maison de mes parents un guide sur Tokyo datant de 1995. Je l’avais acheté pour mon premier voyage au Japon, à l’été 1998, il y a exactement 10 ans, alors jeune étudiant. Depuis, à l’exception d’une seule année, je suis toujours retourné dans le pays. J’y ai travaillé trois ans, et j’ai maintenant des attaches personnelles dans le pays. Une décennie est un bel intervalle de temps, le cinquième d’une vie adulte. Le monde et le Japon ont certainement changé, moins sans doute qu’on ne l’imagine. Surtout, mon regard sur le pays a beaucoup évolué.
L’année 1998 restera celle du match de football parfait, et sans doute la seule occasion depuis la libération de voir les français heureux sans arrières pensées. L’affaire Lewinsky battait son plein, heureuse époque où l’on ne reprochait au président des Etats-Unis qu’une gaterie incongrue avec une stagiaire. La crise financière se propageait depuis son berceau russe et asiatique. Les cause ont maintenant changé, mais ces soubresauts boursiers sont toujours d’actualité. L’inévitable ascencion économique des grands pays émergents s’est poursuivie: La Chine sera troisième économie mondiale cette année, alors qu’elle n’était que septième il y a 10 ans.
Le plus grand changement de la vie quotidienne m’est apparu en cherchant les photographies illustrant ce récit. Le numérique n'existait pas à l'époque: j’ai eu dans les mains lors de mes premiers voyagesun prototype d’appareil photo numérique offrant une résolution à peine suffisante pour des tirages petit formats. Aujourd’hui, la photographie numérique règne en maître : il est difficile d’acheter un appareil argentique. Les nostalgiques pensent peut-être à raison que les couleurs étaient plus belles alors. Le lecteur pourra en juger en comparant cet article illustré d’argentique au reste du blog illustré de numérique. Toutefois, les clichés quittaient rarement leurs encombrantes boites, alors que l’ordinateur permet une diffusion immédiate et gratuite des photographies électroniques. Les entreprises ont du s’adapter, comme cette célèbre chaîne française de magasins de photos qui fait maintenant la part belle au téléphone portable, et réserve un coin du magasin, ou parfois la cave, au tirage photographique.
N’en déplaise aux révolutionnaires de l’innovation, la photographie, complètement bouleversée en 10 ans, est un exemple rare d’évolution rapide. L’aviation a poursuivi sa lente évolution, avec des prix stables sur la période. L’aller-retour le mois chersur vol direct coûte entre 900 et 1000 Euros, soit légèrement plus qu’il y a dix ans : j’ai acheté un billet autour de 5500 francs, soit 833 Euros sur ANA (全日空) en 1998. Le comfort de vol s’est évidemment amélioré avec l’apparition des A330/340 et B777, et le développement des distractions en vol : les 747 de l’époque se contentaient parfois d’un écouter « stéthoscope » et d’une unique télévision au plafond. Le temps de vol n’a par contre pas changé.
De nombreux services Internet existaient déjà lors de mon premier voyage au Japon : l’e-mail, les forums, on disait alors newsgroup, et le web, beaucoup plus confidentiel. Il était alors le domaine des universitaires et des geeks ; la plupart des sites se distinguaient par leur affreux mauvais goût avec leurs polices mal choisies, leurs fonds à motifs et leurs animations inutiles. Le web est maintenant grand public et la présentation s’est beaucoup améliorée, peut-être une conséquence de sa féminisation. Le plus grand changement est probablement Google, le célèbre moteur de recherche (et hébergeur de ce site), qui venait juste d’être fondé l'année de mon premier séjour au Japon. En offrant une recherche efficace sur Internet, il a permis de mettre en relation directe les millions d’anonymes qui y contribuent. J’ai ainsi trouvé un peu par hasard un fil du site Ni-Channel traitant spécifiquement, et de façon peu complaisante, du projet sur lequel je travaillais au Japon. Cette puissance de recherche a encouragé le développement de forums et de sites personnels publiant gratuitement une information souvent de qualité. C’est une aide précieuse pour le voyageur : Un périple se préparait autrefois avec le guide, et les souvenirs de voyages de ses proches : il fallait être chanceux pour trouver des informations utiles sur une destination précise si elle ne faisait pas partie des grands sites touristiques. Aujourd’hui, n’importe quelle question peut être traitée de façon compétente sur un forum, et sur n’importe quel sujet, il existe certainement, en plus de Wikipedia, quelques sites ou blogs apportant des informations utiles, facilement accessibles par google.
Internet permet aussi aux expatriés d’avoir les nouvelles locales. Quand j’étais expatrié il y a trois ans, je visionnais ainsi les entraînements de mon club de football favori, et j’échappais à mes soucis de cadre au Japon en regardant les exploits de Juninho, Fred et Tiago (joueurs phares de l’Olympique Lyonnais ce cette époque). Lors de mon premier séjour, il était probablement déjà possible de trouver les résultats du football sur Internet mais c’était beaucoup plus difficile : je me souviens très bien m’être informé de l’actualité française en lisant debout les quotidiens français, et surtout, pour être honnête l’Equipe. Lire debout se dit "Tachiyomi" (立ち読み) en japonais, c'est une pratique courante et tolérée. Internet moderne, c’est aussi le téléphone gratuit international. Quelques heures de conversation avec sa famille après une semaine difficile au Japon peuvent vraiment aider à garder un équilibre.
A la fin des années 90. L’on vendait encore les PC9800, un micro-ordinateur développé par NEC, similaire au PC mais utilisant une architecture différente et des logiciels aussi distincts, avec, pour être honnête, quelques améliorations bien utiles sur la norme d’IBM. C’était sans doute un des derniers vestiges de l’époque expansioniste où le Japon pensait pouvoir tout fabriquer lui-même. Cette euphorie s’est arrêtée avec l’éclatement de la bulle en 1989. en Pourtant, en 1998, le pays était encore dans sa « décennie perdue », et l’ambiance était morose. Après avoir clamé durant les années 80 qu’il allait tout conquérir, nos intellectuels voyaient maintenant dans le Japon un malade en phase terminale, avec les tentes de sans-abris dans les parcs comme signes annonciateurs des favellas du 21ème siècle. 10 ans après, le pays est redevenu, un pays développé « banal » au pouvoir d’achat comparable aux grands pays européens tout en gardant sa culture des affaires bien distinctes. D’un côté du spectre économique, Toyota est peut-être le meilleur constructeur automobile mondial, et le secteur manufacturier japonais reste très performant : Casio, Nikon, Yamaha et Sony, pour ne citer que des exemples grands publics, sont toujours des références. De l’autre côté du spectre, certains métiers financiers sur la place de Tokyo sont entièrement assurés par des banques étrangères sans aucun acteur local. Ces dernières années ont confirmé une reprise de l’économie : il est plus facile pour les jeunes de trouver du travail, et les tentes de sans-abris sont moins nombreuses.
Les grandes villes japonaises ont beaucoup évolué durant ces dix ans. La préfecture de Tokyo (東京都, 12 millions d’habitants) a ainsi construit plus de 80 kilomètres de lignes de chemin de fer entièrement nouvelles et souvent souterraines (*). En comparaison, la région parisienne (10 millions d’habitants) n’a vu que la mise en service de 30 kilomètres de lignes (**), et ce chiffre est flatteur car plus de la moitié est constitué de tramways, construits en partiesur des voies existantes. Les nouveaux immeubles se sont multipliés aussi à Tokyo, avec en particulier un nombre important de tours comprenant un complexe bureau, un hôtel et un centre commercial. Les dix dernières années ont ainsi vu les projets majeurs des Roppongi Hills (Roppongi), de Tokyo Mid-Town(Akasaka), et des Maru-Biru (Marunouchi), ainsi que du quartier de Shiodome près de Shinbashi (13 tours en tout). Dans le même temps, la Défense a vu une dizaine de tours beaucoup plus petites se rajouter (68.000 m2 pour la Tour Granite à la Défense contre 380.000 pour les Roppongi Hills). Tokyo est, beaucoup plus que Paris, une ville encore vivante dont les infrastructures s’améliorent sans cesse. Les habitations sont de plus en plus grandes et les transports en communs de moins en moins bondés. J’ai ainsi été très surpris d’apprendre que le logement moyen à Tokyo est plus spacieux que celui de Paris. Evidemment, ces grands projets nécessitent des financements lourds et ont certainement une part de responsabilité dans l’endettement du Japon. L’immobilier perd aussi très vite sa valeur à Tokyo, un drame pour les ménages de la classe moyenne habitant en ville qui ne peuvent se constituer, génération après génération, de patrimoine significatif : l’appartement acheté par le jeune couple n’a plus aucune valeur quand la retraite commence.
Lorsque je suis arrivé au Japon, j’étais d’abord fasciné par une image idéale du pays traditionnel, rempli de Bushido (武士道, code de l'honneur traditionnel japonais), de temples en bois et de jardins zens. Plein d’enthousiasme, j’ai même lu l’intégralité du « Genji Monogatari », le premier roman japonais qui comporte pourtant quelques longeurs, et j’allais jusqu’à suivre à la télévision les séries « en habit » dont je ne comprenais pourtant a peu près rien car l’atmosphère me plaisait. Je considérais la cuisine occidentale japonisée, des Tonkatsus (豚カツ) au Omurice (オムライス) comme une trahison. Il m’a fallu un peu de temps pour autoriser le Japon à être moderne. Si la plupart des passionnés abordent le pays par les « Mangas », ces bandes dessinées japonaises aux thèmes très variés, le résultat est à peu près le même : avant de partir, on idéalise à distance un seul aspect de la vie japonaise, et l’on cherche ensuite pendant son premier voyage à plaquer la réalité du pays sur les fantasmes imaginés. Il faut un certain temps pour s’apercevoir que le Japon est une société complète, qui comprend aussi ses universitaires à la veste rapée, ses surfeurs bronzés, et ses retraités sans histoire.
Lors de mes premiers séjours, j’ai d’abord été complètement fasciné, j’admirais tout dans le pays, allant jusqu’à trouver un sens philosophique ou une esthétique cachée à la moindre publicité pour un dentifrice. J’étais persuadé d’avoir trouvé un eldorado de respect et d’harmonie, où j’allais sûrement m’installer et faire ma vie. Cela a probablement duré un an et le temps de deux voyage. Mes rêves d’intégration facile se sont brisés devant la réalité d’un pays qui offre peu d’opportunités aux jeunes étrangers ambitieux, surtout ceux qui ne parlent pas un japonais courant. Je ne blâme personne pour cela, car l’intégration de « gaijins » (外人) dans les entreprises est souvent difficile, et ceux-ci ne sont pas toujours prêt à s’adapter aux spécificités du pays. Pendant les quelques années suivantes, mon opinion pour le Japon a beaucoup baissé, ce mépris étant largement alimenté par une presse anglo-saxonne qui n’est pas tendre avec le pays. Je pensais presque que par le fait d’avoir la peau blanche et d’avoir échappé au système éducatif japonais, j’étais capable, du haut de mes 25 ans, de résoudre tous les problèmes du pays, des petits soucis de digestion causés par le manque de légumes dans l’alimentation aux créances douteuses des banques. Cela peut sembler naïf, mais c’était et c’est toujours le comportement de nombreux expatriés que je cotoie. Je pense maintenant avoir une relation plus équilibrée avec le pays : il y a deux ans, alors que ma carrière d’expatrié à Tokyo était dans une impasse et ma frustration au plus haut, j’ai décidé de revenir en Europe pour ne retourner au Japon que si les circonstances étaient favorables. J’ai aussi abandonné mes espoir d’intégration: même quand je retourne en extrême-orient, je ne cherche plus à me comporter en parfait japonais, mais je garde ma personnalité européenne. Je suis ainsi mieux accepté, et cela m’a aussi beaucoup aide à voir le Japon avec plus de recul. Depuis que j’ai renoncé à mon intégration, je pense avoir ainsi échappé à la paranoia, courante chez les résidents étrangers, qui voient du racisme et de la discrimination au moindre regard de travers dans le train.
Dans un domaine plus plaisant, mon opinion sur les jeunes femmes japonaises a aussi changé : dans les premiers temps, je trouvais toutes ces demoiselles absolument ravissantes et extraordinaires. Cet émerveillement était sans doute dû à mon enthousiasme général pour le pays, mais j’étais aussi très impressionné par le soin que les jeunes japonaises portent à leur toilette et à leur maquillage. Avec le temps, je me suis habitué à l’habileté de ces jeunes filles, et je suis maintenant de l’avis, entendu plusieurs fois, que Tokyo et Paris sont des villes de « niveau » assez comparable et plutôt haut, avec peut-être un léger avantage aux parisiennes pour leur allure. Je prie mes lectrices féminines de m’excuser de ne pas pouvoir porter de jugement sur l’élégance des jeunes japonais : le seul témoignage que je possède est celui d’une amie européenne qui trouvait beaucoup de choses à dire sur la tenue de ces messieurs lors de son arrivée au Japon mais a failli tout plaquer quelques mois après pour une relation pourtant mal engagée avec un homme du pays : je ne sais comment l’interprêter.
Le temps au Japon m'a certainement fait changé. Je suis maintenant capable de participer à la plupart des conversations en japonais. Par contre, parler le japonais ne veut pas dire le lire. Ayant été occuppé par mes obligations professionnelles, je n’ai pas consacré suffisament de temps à l’étude des kanjis, ou caractères chinois, lire un article de journal me demande donc toujours un effort infini. J’ai pu par contre apprécié la gastronomie et les arts traditionnels de ce pays qui les a peut-être mieux préservé que d’autres : le Japon a certainement contribué à affiner mon goût pour la gastronomie et les belles choses. Un séjour prolongé rend également plus exigeant sur la qualité du service : il m’arrive plus souvent de montrer mon énervement en Europe quand j’estime être mal traité. Tokyo est au centre d’une métropole dynamique de 30 millions d’habitants. Si j’apprécie le charme des villes française, je les trouve, même Paris, parfois bien mornes en comparaison : il faut bien choisir son quartier en France pour avoir des rues animées un dimanche en fin de journée. Si la France cultive les activités et les services subventionnés, tout est payant au Japon, souvent facturé au prix de revient réel : les études, la santé, les transports en commun, la culture, l’eau, et l’électricité ou les loisirs culturels et sportifs. Payer permet d’apprécier les choses à leur vrai valeur : mon séjour au Japon m’a permis de mieux apprécier les petits plaisirs de la vie quotidienne.
Le séjour dans un grand pays asiatique n’ayant aucun lien historique avec l’Europe est un excellent vaccin contre le racisme et l’ethnocentrisme : on peut avoir une peau de couleur, ne pas connaître le christianisme, ni la culture greco-romaine et être cultivé et moderne : cela semble évident pour qui connaît l’histoire du monde, mais je constate parfois que tout le monde n’a pas cette opinion. J’ai travaillé plusieurs mois dans une ambiance tendue entre occidentaux et japonais. Cette leçon grandeur nature sur la difficulté de travailler sans froisser les susceptibilités nationales m’a incité à être plus prudent dans certaines situations, avec succès pour l’instant.
Si je dois dresser un bilan, je suis très content de ces dix ans de Japon à dose raisonnable. J’ai essayé d’en faire un compte-rendu réaliste et intéressant qui pourra peut-être donner quelques repères à ceux qui se lanceront aussi à la découverte du pays.
Vous pouvez continuer votre lecture par cette plongée dans la banlieue japonaise.
Informations complémentaires

(*) Répartition des 80 kilomètres de nouvelles voies mises en service de 1998 à 2008 à Tokyo (Préfecture de Tokyo uniquement):
  • moitié sud de la Nanboku line (de yotsuya à Meguro, soit 8 kilomètres)

  • Prolongation de la Mita line de Mita à Meguro (4 kilomètres

  • mise en service de la ligne Fukutoshin d’Ikebukuro à Shibuya (9.9 kilomètres

  • mise en service de la ligne Nippori-Toneri liner (9.9 kilomètres de voie surélevée)

  • mise en service de la ligne Ooedo (de Nerima à Tocho-mae), soit 40.9 kilomètres
  • mise en service de la nouvelle ligne Tsukuba Express (15 kilomètres dans la préfecture de Tokyo)


(**) Répartition des 30 kilomètres de nouvelles voies mises en service de 1998 à 2008 en région parisienne:
  • la ligne 14 (7.5 kilomètres) de Madeleine à Bibliothèque

  • prolongation mineure de la ligne 13 (Gabriel Péri aux Courtilles, soit 2 km)

  • mise en service du RER E (nouvelles voies de Hausmann Saint-Lazare à la Gare de l’Est (environ 5 kilomètres)

  • mise en place du tramway T3 (7.9 Kilomètres), ainsi que celle du tramway T4 sur des voies existantes (7.9 kilomètres)


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mercredi 20 août 2008

Les quartiers de Tokyo: le centre

Lors d’une première visite de la ville, on cherche parfois le « centre » de Tokyo (東京) autour des grandes gares de Shinjuku (新宿) et Shibuya(渋谷), ou même parfois, dans le « ghetto étranger » de Roppongi (六本木). Ceux-ci sont pourtant d’urbanisation récente. Le quartier d'Akasaka, serait déjà un meilleur candidat. Mais c’est plutôt dans les environs de la gare de Tokyo et du palais impérial que nous trouverons les quartiers les plus anciens et les plus intéressant. Les ambiances et l’architecture y sont très divers, depuis les espaces verts du palais impérial jusqu'aux minuscules gargottes sous les voies de Yurakucho. L’endroit mérite une visite en semaine, quand les hommes d’affaires y sont présents, et une autre le dimanche, quand les rues sont rendues aux piéton et aux vélos.
Nous commencerons en fin d’après-mid à la station de Sakuradamon (桜田門). Dès la sortie, on remarque les immenses douves du palais de l’empereur (皇居). La forêt de pin prend un petit air méditérannéen au coucher du soleil. De l’autre côté se trouve le quartier administratif de Kasumigaseki (霞ヶ関), siège du gouvernement japonais. L’ancien bâtiment du ministère de la justice (債務所), construit en 1895 par des architectes allemands (Boeckmann et Ende), puis restauré après guerre, est juste de l’autre côté du carrefour. Il sert maintenant de centre de formation pour le ministère. Il existe d’autres bâtiments de ce style en brique rouge, appelé « London Style » : l’incontournable gare de Tokyo, et son "Classic Hotel", et le bâtiment du « Tokyo Bankers Club » (東京銀行協会) plus au nord. La façade d’origine a été conservée pour les premiers étages, une tour moderne a été construite au dessus. Le quartier du « Bankers Club » est Otemachi (大手町). C’est le siège de la plupart des entreprises de presse japonaise depuis 1957, quand le gouvernement a libéré les terrains des environs à l’occasion de son déménagement vers Kasumigaseki.
Depuis Sakuradamon, on peut rejoindre Otemachi en traversant l’esplanade des jardins extérieurs du palais (皇居外苑). Le principal luxe de cette esplanade est l’espace indécent dans une ville bondée comme celle de Tokyo. La lumière dorée de la fin de l’après-midi convient aussi bien à cet endroit. Un tour complet des espaces verts peut passer par le parc d’Hibiya(日比谷公園), une version réduite du Central Park New-Yorkais, lui aussi bordé de hauts buildings.
Au nord du parc d’Hibiya, et au sud d’Otemachi se trouve le quartier d’affaires de Marunouchi(丸の内). Le mot en japonais signifie « à l’intérieur des fortifications du château », il existe donc des endroits de ce nom dans la plupart des villes qui possédaient un château. De nombreux daimyos, nobles japonais, y avaient leurs quartier durant l'Ere Edo. Après la restauration de Meiji, le terrain fut racheté par l'entreprise Mitsubishi, et Marunouchi est maintenant naturellement le siège de nombreuses banques et entreprises traditionnelles japonaises, certaines issues directement des grandes maisons nobles. Il est aussi le quartier le mieux desservi : 11 des 14 lignes de métro de Tokyo ont une halte dans le gros kilomètre carré des quartiers décrits ici, en plus des connections très pratiques vers les deux aéroports, et les banlieues du nord et du sud de la ville. L’architecture est dépouillée, résolument carrée. Les néons paneaux publicitaires, si fréquents dans les autres quartiers, sont totalement absents. L’ambiance est résolument snob : Il existe même un terme : « Marunouchi OL » pour les employées de bureaux féminines du quartier, au style classique mais très élégant. « OL », ou Office Ladies, désigne les employés féminins à des tâches administratives et de secrétariat, avec parfois beaucoup de responsabilités dans la bonne marche de l’entreprise.
Si l’adresse est la plus chic du Japon pour un bureau, le quartier avait une image un peu vieillote et on lui reprochait son manque de vie jusqu’au milieu des années 90. Depuis qu’un plan de rénovation a été lancé en 1996, de nouveaux grands buildings, comme le Marunouchi Building ou « Marubiru » (丸ビル) ont été construits. Ils rassemblent, comme toutes les nouvelles tour de Tokyo, des bureaux et des espaces « à vivre » avec commerces luxueux et restaurants. Les rues ne sont donc plus uniquement peuplées de « Salaryman » , ces salariés japonais des grands groupes, portant traditionnellement un costume noir, une chemise blanche, et une cravate exhibant un festival de gris et de bleu marine ; leur teint de visage un peu sombre est appelé sakeyake (酒焼け),ou « bronzé à l’alcool », une conséquence des décennies de sorties arrosées entre collègues.
La plupart des quartiers dynamiques de Tokyo ont vu un hotel de luxe international se construire, du « Park Hyatt » rendu célèbre par « Lost in Translation » à Shinjuku au « Ritz Carlton Tokyo » dans la nouvelle tour de « Tokyo Mid Town » à Akasaka. Marunouchi n’est pas en reste, avec l’installation du « Péninsula Hotel », la célèbre chaine d’hotels de Hong-Kong, à proximité de Yurakucho. Le quartier contient également le prestigieux « Imperial Hotel » (帝国ホテル), un des trois grands hotels traditionnels de Tokyo (en compagnie de l’Okura et du New Otani). Je préfère personnellement souvent l’ambiance traditionnelle reposante de ces établissements typiquement japonais à leurs plus design successeurs, d’autant que les New Otani et autres Okura sont souvent plus abordables.
Rendons nous maintenant dans le sud de Marunouchi autour de la gare de Yurakucho (有楽町). Le Tokyo International Forum (東京国際フォ-ラム), un grand bâtiment moderne dont la forme rappelle une coque de bateau, mérite certainement une visite. Pour ceux qui souhaitent acheter de l’électronique, le « Big Camera » (ビックカメラ) à proximité de la station est aussi pratique que le quartier d’Akihabara (秋葉原). Yurakucho présente aussi un autre visage, avec ces petits restaurants de Yakitori (焼鳥), brochettes de poulet qui se dégustent en buveant de l’alcool, sous les arches du chemin de fer. L’ambiance y est beaucoup plus intime que les grands immeubles de bureau. On croise aussi souvent une petite baraque ambulante au pied des grands immeubles qui proposent de l’oden, une sorte de pot au feu, et où hommes d’affaires et bureaucrates mettent une touche de chaleur humaine à leur journée.
De l’autre côté de la ligne de chemin de fer se trouve le quartier de Ginza (銀座), ou la « monnaie d’argent », une référence aux atelier de frappe de monnaies qui s’y trouvaient.C’est traditionnellement le quartier du luxe, des boutiques de vêtements et d’accessoires. Les grands magasins sont nombreux. Mitsukoshi (三越) et Wako (和光) sont situés à proximité de l’intersection de la Chuo Dori 中央通りet de l’Arumi Dori (晴海通り). Cette intersection est le centre officieux de Ginza, l’endroit d’où sont prises les cartes postales. C’est aussi le quartier des showrooms d’entreprise. Le plus célèbre, celui de Sony, est situé sur le carrefour de Sukiyabashi (数奇屋橋).
La nuit, le sud du quartier, aux environs de Shinbashi, rassemble les hôtesses les plus chics de la ville, facilement reconnaissables à leur tenue de soirée. Les occidentaux comprennent souvent mal ces établissements, qui permettent aux hommes d’affaires de discuter avec de ravissantes jeunes filles qui compatissent à leur malheur sans offrir de services plus intimes. Les demoiselles des meilleurs établissements prennent leur travail au sérieux, et potassent régulièrement l’économie et la vie des entreprises pour être sûr d’avoir de la conversation. Gageons que le plaisir subtil de discuter de moteurs hybrides ou de subprimes avec une jeune fille prévenante et aux formes parfaites vaut bien les tarifs onéreux de ces établissements.
Notons, sur un registre plus classique, que c’est aussi un excellent endroit pour trouver du matériel photographique d’occasion et manger des sushis (寿司), le marché aux poissons de Tsukiji (築地) étant tout proche. Celui-ci méritera une autre visite le matin. Suite à des abus, les touristes ne peuvent pas aller partout, mais l’ambiance vaut le déplacement. Le marché déménagera sur une île artificielle à Toyosu en 2012, et beaucoup craignent que l’ambiance unique disparaisse dans les nouveaus locaux, en plus des petits marchands qui ne pourront peut-être pas se permettre les nouveaux tarifs.
Plus au sud, le quartier d’affaires de Shinbashi (新橋), la plus vieille gare de Tokyo, avait une image vieillotte jusqu’à ce qu’un terminal de fret ferrovaire soit redéveloppé en zone de bureaux ultra-moderne du nom de Shiodome(汐留). Certaines vues de ce relativement petit quartier ne seraient pas déplacées dans un film d’anticipation. Le contraste est énorme avec le quartier de Tsukiji, centre de l’énorme marché au poisson, situé à quelques centaines de mètres, où les entrepots se succèdent dans un chaos sympathique. Nous terminerons à Shiodome ce court voyage, et évoquerons dans de prochains articles les nombreux autres quartiers intéressants du centre ville.

Quelques adresses

Tsubakiya Coffee (椿屋珈琲) Tokyo, Chuo-ku, Ginza 7-7-11 Sugawara Denki Building 2-3F, 東京都中央区銀座7-7-11菅原電気ビル2・3F, tel : 03-3572-4949, ouvert de 10h00 à 4h30 du matin en semaine et de 10h00 à 23h00 le samedi et le dimanche : un salon de thé assez cher, mais un des meilleurs endroits pour observer les habitués du quartier. Café à partir de 880 Yens (5.50 Euros), formules de déjeuner à partir de 1100 Yens (6.8 Euros). Depuis Shinbashi, prendre la « Chuo Dori » vers le nord, et tourner à gauche à la première petite rue après avoir traversé l’autoroute suspendue. Le salon de thé se trouve à une cinquantaine de mètres sur la droite (http://www.tsubakiya-coffee.com/)

Ginza Rengatei (煉瓦亭) 東京都中央区銀座3-5-16 Ginza, Chuo-Ku Tokyo, tel : 03-3561-7258, ouvert en semaine de 11 :15 à 14 :15 (dernière commande), et de 16 :40 à 20 :30 (dernière commande), ainsi que le samedi de 11 :15 à 14 :15 (dernière commande), et de 16 :40 à 20 :00 (dernière commande) : un restaurant de cuisine japonaise-occidentale traditionnelle proposant les classiques escalopes à la grande friture (カツレツ à partir de 1200 Yens - 7.50 Euros) steaks à la japonaise et Home Rice (オムライス, à partir de 1250 Yens - 7.80 Euros). On dit que ce sont les meilleurs de la ville. Le restaurant se trouve dans le paté de maison opposé au magasin Matsuya (松屋), dans une petite rue parallèle à la Chuo-Dori.

Lounge Faro Shiseido (ファロ資生堂)  東京都中央区銀座8丁目8-3東京銀座資生堂ビル11F, Tel : 03-3572-3922, ouvert de 11 :30 à 23 :00 du lundi au samedi, et de 11 :30 à 18 :00 les jours fériés. Un café tendance dans un décor blanc futuriste, avec une superbe vue sur le quartier, tout en haut du showroom de la marque Shiseido. On peut y faire un déjeuner ou un goûter agréable (formule boisson patisserie autour de 1500 Yens - 9.30 Euros). Le restaurants Shiseido Parlour (資生堂パーラー) au 4ème étage du même complexe est un des endroits emblématiques de ginza, et sans doute le seul endroit de la ville qui propose des currys à plus de 10.000 Yens. (http://www.shiseido.co.jp/faro/). Situé sur l'avenue Chuo-Dori dans le sud de Ginza près de Shinbashi

Umai Sushi-Kan (うまい鮨勘), Etage B2 (sous-sol), Karetta Shiodome 1-8-2, Higashi Shinbashi, Minato-Ku, Tokyo〒105-7090 東京都 港区東新橋1-8-2 カレッタ汐留B2. La branche de la chaine Umai Sushi-Kan dans le quartier propose des sushis de 1500 Yens (9.30 Euros) à 3000 Yens (18.60 Euros) par personne pour un bon repas. ouvert de 11h à 23h la semaine, et de 11h à 22h les jours fériés (http://www.sushikan.co.jp/)

Il est recommandé d’utiliser les sites Yahoo Gourmet http://gourmet.yahoo.co.jp/ ou Gunavi http://www.gnavi.co.jp/ pour chercher un restaurant ou un bar (sites en japonais). Les restaurants changent souvent à Tokyo et une adresse est très vite périmée.

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mercredi 6 août 2008

Recevoir des japonais en France

Suite au court article du mois dernier proposant quelques conseils de courtoisie pour l’occidental au Japon, j’ai rassemblé des suggestions pour la situation inverse : la venue de vos relations japonaises personnelles ou professionnelles en occident. La situation est sans doute plus délicate que lors d’un voyage au Japon : il ne s’agit plus ici de simplement savoir écouter et s’adapter à l’environnement, mais vous devrez prendre les initiatives nécessaires pour que le voyage de vos hôtes soit une réussite.

Vous organiserez probablement un repas pour vos invités. Vous hésiterez peut-être entre recevoir chez vous et le restaurant. Un repas à votre domicile peut être une occasion de montrer que vous appréciez vraiment quelqu’un que vous connaissez déjà. Si vous habitez à la campagne, votre hôte sera très impressionné par la taille de votre jardin, car le terrain est cher partout au Japon. Vous lui expliquerez que le foncier n’est pas toujours onéreux en France, où l’on peut souvent acheter un hectare non-constructible pour quelques milliers d’euros.

Avec quelqu’un que vous connaissez peu, je crois que le restaurant est préférable. Les japonais invitent peu chez eux, et ont parfois des logements exigus qui rendent toute réception impossible. Ils pourraient donc être gêné de ne pouvoir vous rendre la pareil. Je crois qu’il est préférable d’éviter de choisir un restaurant japonais. Proposer à un étranger des mets de son propre pays est une faute de goût. Au contraire, un restaurant français typique et de qualité enchantera probablement vos hôtes. Je déconseille le choix d’une table étrangère, les grandes villes japonaises étant souvent mieux dotées en la matière que la France. Les cuisines marocaines et surtout libanaises peuvent cependant être un bon choix car elles ne sont pas très connues au Japon, et il existe d’excellents établissements en France. Par contre, si votre hôte est ici depuis plusieurs jours, et qu’il a déjà enchaîné les repas locaux, il est possible qu’il souhaite « reposer » son estomac avec un repas japonais, et il fera alors probablement des allusions dans ce sens. Vous prendrez garde alors à choisir une vraie table japonaise, pas le restaurant sushi-brochettes de poulet du quartier. Les forums internet sur le Japon ont en général des informations à jour sur les bonnes tables japonaises. Elles sont malheureusement rares en province, mais si vous êtes à Paris, le quartier de la rue Saint-Anne près de l’Opéra rassemble des établissements authentiques de tous standings.

Les japonais sont souvent fin gourmets, vous devrez donc choisir une maison de qualité. Vous ne devez pas être effrayé de choisir une maison réputée et sans surprise. Celle-ci est préférable à un « bon plan » incertain ou un endroit à la mode où les paillettes brillent parfois au dépend de la fourchette. Les japonais apprécieront un beau cadre typique, par exemple une belle salle de brasserie historique, car cela est rare chez eux. A Paris, des endroits comme la Coupole ou le Train Bleu impressionneront. La Brasserie George à Lyon ou la Brasserie des Beaux-Arts à Toulouse seront un cadre inoubliable pour vos invités.

Si vos hôtes seront probablement curieux en gastronomie, ils ne souhaiteront peut-être pas essayer les plats trop typiques de la cuisine française, telle que tripes, tête de veau ou andouillette, et préfèreront une viande ou un poisson plus classique. C’est assez surprenant, mais la plupart des japonais ne mangent pas les huitres crues. Les viandes fortes, telles que le gibier, l’agneau ou le chevreau ne sont pas appréciées de tous, il conviendra donc de s’assurer que la carte du restaurant propose aussi du bœuf, du porc ou de la volaille. Certains japonais ne peuvent se passer de riz, vous pourrez préférer un établissement qui sert au moins un plat avec du riz. Beaucoup d’hommes n’apprécient pas le vin, il est donc souhaitable de choisir un endroit où un repas à la bière ne choquera pas. Les fromages sont diversement appréciés, vous pouvez en proposer, mais n’insistez pas si votre invité s’abstient. En particulier, les fromages de chêvre et de brebis sont parfois trop exotiques pour les palais nippons.


Vous réserverez le restaurant à l’avance, il serait malvenu de ne pas trouver une table à votre arrivée. Si votre hôte arrive juste du Japon, il sera préférable de diner très tôt car celui-ci sera fatigué par le décallage horaire. Il ne sera pas choqué si vous vous mettez à table à 19h ou même un peu plus tôt, ce qui est courant au Japon. Il sera poli le jour-même de vous assurer que votre invité peut se rendre sur les lieux. Le mieux serait d’aller le chercher à son hôtel, ou de l’emmener dès la sortie du bureau. Celui-ci ne parlera pas forcément très bien anglais, sans doute pas français, et pourra être effrayé de prendre le métro ou le taxi tout seul. Si cela n’est pas possible, vous pourrez effectuer la réservation d’un taxi et indiquer sur une carte l’adresse finale, ou encore acheter un ticket de métro à votre hôte, et lui expliquer l’itinéraire. Une fois arrivé au restaurant, vous veillerez à expliquer les plats à vos invités, nos chefs ont souvent des formulations obscures pour leurs mets : une simple entrecôte purée se transforme parfois en un poème surréaliste sur le menu. Vous pouvez aussi, si votre invité le désire, lui choisir un menu vous-même en vous assurant que celui-ci lui convient. Vous expliquerez aussi à votre invite la coutûme française de manger des plats se succédant, alors qu’ils sont souvent servis ensemble au Japon. Les portions sont plus petites au Japon, vous ne vous offusquerez donc pas si votre invité n’arrive pas à terminer les plats. Certains hommes japonais apprécient peu les desserts, alors que les femmes en rafolent en général. Dans tous les cas, vous demanderez à vos invités s’ils souhaitent terminer sur une douceur ou passer directement au café. Vous veillerez à ce que le verre de vin de votre hôte soit toujours rempli, ou commanderez de nouveaux bocs de bière. Les japonais ne connaissent pas la rêgle française voulant que l’on n’offre pas d’eau, vous pouvez également remplir le verre d’eau de votre invité.

Vous devrez assurer pendant tout le repas une conversation agréable en vous adoptant à la personnalité de votre interlocuteur: si vous lui connaissez un centre d’intérêt, vous pouvez lancer la conversation sur le sujet. Il est aussi possible de lui poser des questions sur le Japon, pour lui montrer que vous vous intéressez à son pays. Vous pourrez également lui expliquer rapidement l’histoire de la ville où vous vous trouvez, et les visites intéressantes s’il a un peu de temps libre. Il est tout à fait acceptable de discuter du travail, mais cela ne devra pas être le premier sujet de conversation du repas. Votre hôte aura probablement beaucoup plus de liberté de conversation qu’en service pour aborder son travail. Dans tous les cas, vous veillerez à laisser parler votre invité, et à ne pas trop tenter de l’impressioner par votre intelligence et votre culture, ce qui serait considéré comme vulgaire. Vous émettrez aussi des jugements ou des opinions avec une certaine réserve, et accepterez évidemment que le point de vue de votre hôte est peut-être aussi valable que le votre. Dans le cas où vous invitez une personne du sexe opposé pour un repas d’affaire, je déconseille fortement les attitudes ambigues qui peuvent ressembler à de la drague, ce qui pourra mettre votre hôte très mal à l’aise. Si vous avez quelques vues, vous impressionnerez de toute façon plus en étant légèrement distant. Vous aimerez peut-être savoir que c’est souvent la femme qui, par des allusions subtiles, signale son envie d’aller plus loin.

Un petit cadeau personnel fera très plaisir, cela est courant au Japon. Vous pouvez offrir un beau stylo, ou un produit d’épicerie fine, comme une boite de foie-gras ou de tapenade. Une bonne bouteille fera toujours plaisir, et là encore, n’ayez pas peur des classiques. L’emballage aura au moins autant d’importance que le contenu. Je pense qu’il vaut mieux éviter d’offrir une cravate, mais si vous y tenez vraiment, choisissez des couleurs sobres et classiques. Une femme appréciera toujours de bonnes confitures ou chocolats. A la fin du repas, il n’est évidemment pas question de partager la note, ni de vanter son importance. Vous vous lèverez pour aller aux toilettes à la fin du repas et vous paierez discrètement au comptoir. Après le repas, si votre invité a encore de l’énergie, vous pourrez l’emmener boire un verre dans un endroit confortable, par exemple un bar d’hôtel. Cela correspondra au principe de la « nijikai » japonaise, et sera un moment privilégié pour les confidences. La soirée terminée, vous vous assurerez que votre hôte japonais rentre bien à son hôtel en le réaccompagnant ou au moins en indiquant au taxi l’adresse de destination.


Vous aurez peut-être à organiser un peu de tourisme pour vos connaissances japonaises : ceux-ci souhaiterons sans doute voir les sites touristiques classiques, et seront souvent très bien renseignés. Ne soyez pas surpris s’ils vous demandent d’aller à Eze, Rocamadour ou Pérouges. Vous pouvez aussi leur faire passer un moment très agréable en les emmenant prendre l’apéritif à la terrasse d’un café typique. Une visite au marché est aussi une bonne idée car ceux-ci sont rares au Japon. Vous pouvez aussi ravir vos invités en les emmenant dans un bel endroit à la campagne : ils seront impressionnés par les grands espaces et les animaux dans les champs. Dans tous les cas, vos hôtes souhaiteront trouver des souvenirs pour leurs amis et leurs relations : prévoyez donc une visite dans une boutique adéquate, artisanat ou spécialités locales, avec suffisament de temps pour qu’ils puissent faire leurs achats.

Cet article termine une petite série de conseils de savoir-vivre, mais aussi sur le travail avec les japonais. Ceux-ci sont évidemment des généralités, mais je pense qu’elles peuvent être utiles dans la plupart des situations. D’autres auront des expériences distinctes de la mienne, et vous offriront des recommandations légèrement différentes. Vous gagnerez évidemment à prendre plusieurs avis sur un sujet. Dans tous les cas, vous devre vous adapter à la situation en utilisant au mieux votre sensibilité et votre bon sens.

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