dimanche 16 août 2009

Quand la terre tremble

Les habitants de Tokyo (東京) vivent dans la peur d'un tremblement de terre majeur qui ferait certainement des dégâts énormes. Mais c'est dans la region de Shizuoka (静岡) au pied du Mont Fuji (富士山) que votre serviteur a vécu un tremblement de terre significatif lors d’une sortie avec un groupe d'amis japonais. Mardi matin (11 août), vers 5 heures, nous avons été réveillé par les une forte secousse verticale suivie de tremblements longs et suffisamment forts pour faire tomber des objets posés sur une table. Ces mouvements sont accompagnés de grincements souvent plus inquiétants que la secousse. Nous étions mal réveilles et relativement rassurés par l'hôtel récent dans lequel nous nous trouvions. Mais la minute que dure le séisme est suffisamment longue pour s’inquiéter des membres de sa famille dans un endroit moins sûr, et même un peu de ces assiettes fragiles entreposées de façon bien imprudente sur le bord de la table à la maison.
Pour ceux qui sont chez eux, le premier réflexe est de couper le gaz, puis d'aller se mettre à l'abri dans un endroit qui ne craint pas les chutes d'objet, en priant pour que le bâtiment ne s'écroule pas. Tout le monde n'est en effet pas égal devant les séismes. Les personnes âgées habitent souvent des maisons en bois qui datent de leur mariage il y a une cinquantaine d'années. Les appartements en préfabriqués bon marchés (アパート) dans lesquels les jeunes et les plus modestes habitent souvent sont aussi plus exposés, les grandes structures modernes récentes (hôtels et bureaux) sont en principe sûres.
Dès la fin de la secousse, la télévision diffuse immédiatement des informations sur le séisme, et en particulier sur les risques de raz de marée. Dans ce cas, les risques étaient faibles, et l'amplitude du tremblement de terre relativement importante sans être catastrophique (6.5 environ). Puis, tout le monde a appelé ou envoyé des SMS à sa famille pour vérifier que tout allait bien. Ensuite, comme il n'a pas été donné de signes d'évacuation de l'hôtel, tout le monde s'est rendormi.
Au réveil, nous en avons appris plus sur les dégats. Le plus important est un glissement de terrain qui a emporté une des voies de l'autoroute Tomei (東名高速道路) reliant Tokyo à Nagoya, la plus importante du pays, quelques jours avant le grand chassé-croisé de l'été japonais. Il y a eu également quelques alertes au gaz dans le centre de Shizuoka, et quelques milliers de foyers privés d'eau pendant quelques jours. Les plus prudents avaient suivi la coutume qui veut que l'on ait toujours de l'eau chez soi, en gardant par exemple sa baignoire pleine en permanence. De façon plus anecdotique, un pan du mur d'enceinte du château de Sunpu (駿府城) dans la même ville s'est écroulée. Il semble que ces murs, souvent reconstruits, ne soient pas aussi solides qu'ils en aient l'air. Dans les jours suivants, car il faut du temps pour évaluer les dégâts quartier par quartier, nous avons appris que quelques milliers de maisons ont subi des dommages allant jusqu'à la chute des tuiles du toit. La plupart des magasins sentaient l'alcool car de nombreuses bouteilles en verre n'ont pas résisté aux secousses. Quelques cavistes ont vu toutes les marchandises exposées détruites. Il y a eu environ deux cents blessés et un mort dont la cause semble liée au séisme. Sans doute plus impressionnant, le tremblement de terre fut finalement moins destructeur que les inondations dans l'arrière-pays de Kobe (神戸) la semaine précédente, et causées par un petit typhon(台風) se déplaçant lentement, et donc provoquant des pluies trop longues.
Nous devions ensuite prendre le train rapide (Shinkansen 新幹線) pour rejoindre l'ouest du Japon. Ce service est légendaire pour sa ponctualité, et l'on peut d'habitude régler sa montre à la seconde près sur l'arrivée des trains en gare. Il a cependant bien fallu faire les vérifications nécessaires sur la ligne, et le service n'a repris que vers midi sur la ligne avec quatre heures de retard sur l'horaire. Nous sommes arrivés en gare vers 14 heures, et avons attendu une demi-heure qu'un train arrive. Nous avons failli trouver une place assise, mais sommes finalement resté debout jusqu'à notre gare de correspondance. A notre arrivée, nous nous sommes rendus au guichet où l'employé nous a remboursé une partie du prix du billet en s'excusant très poliment de nous avoir obligé à voyager debout.
Le soir du 15 août, l'autoroute est enfin réparée, après que les travaux aient pris plusieurs fois du retard, le terrain étant plus meuble que prévu. Pour la plupart des habitants de la région, ce séisme a rendu plus concret le risque de tremblement de terre que tout le monde connait. Beaucoup ont sans doute passé du temps à fixer les placards et étagères, ainsi qu'à coller du film plastique transparent sur les vitres. Celui-ci empêche le verre brisé de tomber, et limite les risques de blessure. Le mur du château, lui, sera reconstruit plus tard. Notre hôtel a de son côté rajouté bien en vue sur sa page internet des explications sur la résistance exceptionnelle de son bâtiment au séisme, un retour aux affaires bien rassurant.

7 commentaires:

Akeru a dit…

Enfin des nouvelles, je désespérait !

Attention à la petite erreur : "emporté une des voiX de l'autoroute".

U a dit…

Bonsoir Akeru,

merci pour ce commentaire.

Au fait, et en toute amitié, comment conjugues tu la première personne de l'imparfait ?

sNooP dOg a dit…

"comment conjugues-tu", attention au trait d'union.

Akeru a dit…

Avec un "s" évidemment, désolé ! Il est toujours plus facile de voir l'erreur chez l'autre que chez soi :)

akaieric a dit…

On ne peut pas vous tenir rigueur de toutes ces erreurs... c'est la faute au tremblement de terre!

pchan a dit…

Pfff, les lourdingues sur l'orthographe.
Feriez mieux de laisser des commentaires en rapport avec l'article non?

Liam a dit…

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