vendredi 29 août 2008

10 ans au Japon

J’ai retrouvé il y a quelques jours dans une étagère de la maison de mes parents un guide sur Tokyo datant de 1995. Je l’avais acheté pour mon premier voyage au Japon, à l’été 1998, il y a exactement 10 ans, alors jeune étudiant. Depuis, à l’exception d’une seule année, je suis toujours retourné dans le pays. J’y ai travaillé trois ans, et j’ai maintenant des attaches personnelles dans le pays. Une décennie est un bel intervalle de temps, le cinquième d’une vie adulte. Le monde et le Japon ont certainement changé, moins sans doute qu’on ne l’imagine. Surtout, mon regard sur le pays a beaucoup évolué.
L’année 1998 restera celle du match de football parfait, et sans doute la seule occasion depuis la libération de voir les français heureux sans arrières pensées. L’affaire Lewinsky battait son plein, heureuse époque où l’on ne reprochait au président des Etats-Unis qu’une gaterie incongrue avec une stagiaire. La crise financière se propageait depuis son berceau russe et asiatique. Les cause ont maintenant changé, mais ces soubresauts boursiers sont toujours d’actualité. L’inévitable ascencion économique des grands pays émergents s’est poursuivie: La Chine sera troisième économie mondiale cette année, alors qu’elle n’était que septième il y a 10 ans.
Le plus grand changement de la vie quotidienne m’est apparu en cherchant les photographies illustrant ce récit. Le numérique n'existait pas à l'époque: j’ai eu dans les mains lors de mes premiers voyagesun prototype d’appareil photo numérique offrant une résolution à peine suffisante pour des tirages petit formats. Aujourd’hui, la photographie numérique règne en maître : il est difficile d’acheter un appareil argentique. Les nostalgiques pensent peut-être à raison que les couleurs étaient plus belles alors. Le lecteur pourra en juger en comparant cet article illustré d’argentique au reste du blog illustré de numérique. Toutefois, les clichés quittaient rarement leurs encombrantes boites, alors que l’ordinateur permet une diffusion immédiate et gratuite des photographies électroniques. Les entreprises ont du s’adapter, comme cette célèbre chaîne française de magasins de photos qui fait maintenant la part belle au téléphone portable, et réserve un coin du magasin, ou parfois la cave, au tirage photographique.
N’en déplaise aux révolutionnaires de l’innovation, la photographie, complètement bouleversée en 10 ans, est un exemple rare d’évolution rapide. L’aviation a poursuivi sa lente évolution, avec des prix stables sur la période. L’aller-retour le mois chersur vol direct coûte entre 900 et 1000 Euros, soit légèrement plus qu’il y a dix ans : j’ai acheté un billet autour de 5500 francs, soit 833 Euros sur ANA (全日空) en 1998. Le comfort de vol s’est évidemment amélioré avec l’apparition des A330/340 et B777, et le développement des distractions en vol : les 747 de l’époque se contentaient parfois d’un écouter « stéthoscope » et d’une unique télévision au plafond. Le temps de vol n’a par contre pas changé.
De nombreux services Internet existaient déjà lors de mon premier voyage au Japon : l’e-mail, les forums, on disait alors newsgroup, et le web, beaucoup plus confidentiel. Il était alors le domaine des universitaires et des geeks ; la plupart des sites se distinguaient par leur affreux mauvais goût avec leurs polices mal choisies, leurs fonds à motifs et leurs animations inutiles. Le web est maintenant grand public et la présentation s’est beaucoup améliorée, peut-être une conséquence de sa féminisation. Le plus grand changement est probablement Google, le célèbre moteur de recherche (et hébergeur de ce site), qui venait juste d’être fondé l'année de mon premier séjour au Japon. En offrant une recherche efficace sur Internet, il a permis de mettre en relation directe les millions d’anonymes qui y contribuent. J’ai ainsi trouvé un peu par hasard un fil du site Ni-Channel traitant spécifiquement, et de façon peu complaisante, du projet sur lequel je travaillais au Japon. Cette puissance de recherche a encouragé le développement de forums et de sites personnels publiant gratuitement une information souvent de qualité. C’est une aide précieuse pour le voyageur : Un périple se préparait autrefois avec le guide, et les souvenirs de voyages de ses proches : il fallait être chanceux pour trouver des informations utiles sur une destination précise si elle ne faisait pas partie des grands sites touristiques. Aujourd’hui, n’importe quelle question peut être traitée de façon compétente sur un forum, et sur n’importe quel sujet, il existe certainement, en plus de Wikipedia, quelques sites ou blogs apportant des informations utiles, facilement accessibles par google.
Internet permet aussi aux expatriés d’avoir les nouvelles locales. Quand j’étais expatrié il y a trois ans, je visionnais ainsi les entraînements de mon club de football favori, et j’échappais à mes soucis de cadre au Japon en regardant les exploits de Juninho, Fred et Tiago (joueurs phares de l’Olympique Lyonnais ce cette époque). Lors de mon premier séjour, il était probablement déjà possible de trouver les résultats du football sur Internet mais c’était beaucoup plus difficile : je me souviens très bien m’être informé de l’actualité française en lisant debout les quotidiens français, et surtout, pour être honnête l’Equipe. Lire debout se dit "Tachiyomi" (立ち読み) en japonais, c'est une pratique courante et tolérée. Internet moderne, c’est aussi le téléphone gratuit international. Quelques heures de conversation avec sa famille après une semaine difficile au Japon peuvent vraiment aider à garder un équilibre.
A la fin des années 90. L’on vendait encore les PC9800, un micro-ordinateur développé par NEC, similaire au PC mais utilisant une architecture différente et des logiciels aussi distincts, avec, pour être honnête, quelques améliorations bien utiles sur la norme d’IBM. C’était sans doute un des derniers vestiges de l’époque expansioniste où le Japon pensait pouvoir tout fabriquer lui-même. Cette euphorie s’est arrêtée avec l’éclatement de la bulle en 1989. en Pourtant, en 1998, le pays était encore dans sa « décennie perdue », et l’ambiance était morose. Après avoir clamé durant les années 80 qu’il allait tout conquérir, nos intellectuels voyaient maintenant dans le Japon un malade en phase terminale, avec les tentes de sans-abris dans les parcs comme signes annonciateurs des favellas du 21ème siècle. 10 ans après, le pays est redevenu, un pays développé « banal » au pouvoir d’achat comparable aux grands pays européens tout en gardant sa culture des affaires bien distinctes. D’un côté du spectre économique, Toyota est peut-être le meilleur constructeur automobile mondial, et le secteur manufacturier japonais reste très performant : Casio, Nikon, Yamaha et Sony, pour ne citer que des exemples grands publics, sont toujours des références. De l’autre côté du spectre, certains métiers financiers sur la place de Tokyo sont entièrement assurés par des banques étrangères sans aucun acteur local. Ces dernières années ont confirmé une reprise de l’économie : il est plus facile pour les jeunes de trouver du travail, et les tentes de sans-abris sont moins nombreuses.
Les grandes villes japonaises ont beaucoup évolué durant ces dix ans. La préfecture de Tokyo (東京都, 12 millions d’habitants) a ainsi construit plus de 80 kilomètres de lignes de chemin de fer entièrement nouvelles et souvent souterraines (*). En comparaison, la région parisienne (10 millions d’habitants) n’a vu que la mise en service de 30 kilomètres de lignes (**), et ce chiffre est flatteur car plus de la moitié est constitué de tramways, construits en partiesur des voies existantes. Les nouveaux immeubles se sont multipliés aussi à Tokyo, avec en particulier un nombre important de tours comprenant un complexe bureau, un hôtel et un centre commercial. Les dix dernières années ont ainsi vu les projets majeurs des Roppongi Hills (Roppongi), de Tokyo Mid-Town(Akasaka), et des Maru-Biru (Marunouchi), ainsi que du quartier de Shiodome près de Shinbashi (13 tours en tout). Dans le même temps, la Défense a vu une dizaine de tours beaucoup plus petites se rajouter (68.000 m2 pour la Tour Granite à la Défense contre 380.000 pour les Roppongi Hills). Tokyo est, beaucoup plus que Paris, une ville encore vivante dont les infrastructures s’améliorent sans cesse. Les habitations sont de plus en plus grandes et les transports en communs de moins en moins bondés. J’ai ainsi été très surpris d’apprendre que le logement moyen à Tokyo est plus spacieux que celui de Paris. Evidemment, ces grands projets nécessitent des financements lourds et ont certainement une part de responsabilité dans l’endettement du Japon. L’immobilier perd aussi très vite sa valeur à Tokyo, un drame pour les ménages de la classe moyenne habitant en ville qui ne peuvent se constituer, génération après génération, de patrimoine significatif : l’appartement acheté par le jeune couple n’a plus aucune valeur quand la retraite commence.
Lorsque je suis arrivé au Japon, j’étais d’abord fasciné par une image idéale du pays traditionnel, rempli de Bushido (武士道, code de l'honneur traditionnel japonais), de temples en bois et de jardins zens. Plein d’enthousiasme, j’ai même lu l’intégralité du « Genji Monogatari », le premier roman japonais qui comporte pourtant quelques longeurs, et j’allais jusqu’à suivre à la télévision les séries « en habit » dont je ne comprenais pourtant a peu près rien car l’atmosphère me plaisait. Je considérais la cuisine occidentale japonisée, des Tonkatsus (豚カツ) au Omurice (オムライス) comme une trahison. Il m’a fallu un peu de temps pour autoriser le Japon à être moderne. Si la plupart des passionnés abordent le pays par les « Mangas », ces bandes dessinées japonaises aux thèmes très variés, le résultat est à peu près le même : avant de partir, on idéalise à distance un seul aspect de la vie japonaise, et l’on cherche ensuite pendant son premier voyage à plaquer la réalité du pays sur les fantasmes imaginés. Il faut un certain temps pour s’apercevoir que le Japon est une société complète, qui comprend aussi ses universitaires à la veste rapée, ses surfeurs bronzés, et ses retraités sans histoire.
Lors de mes premiers séjours, j’ai d’abord été complètement fasciné, j’admirais tout dans le pays, allant jusqu’à trouver un sens philosophique ou une esthétique cachée à la moindre publicité pour un dentifrice. J’étais persuadé d’avoir trouvé un eldorado de respect et d’harmonie, où j’allais sûrement m’installer et faire ma vie. Cela a probablement duré un an et le temps de deux voyage. Mes rêves d’intégration facile se sont brisés devant la réalité d’un pays qui offre peu d’opportunités aux jeunes étrangers ambitieux, surtout ceux qui ne parlent pas un japonais courant. Je ne blâme personne pour cela, car l’intégration de « gaijins » (外人) dans les entreprises est souvent difficile, et ceux-ci ne sont pas toujours prêt à s’adapter aux spécificités du pays. Pendant les quelques années suivantes, mon opinion pour le Japon a beaucoup baissé, ce mépris étant largement alimenté par une presse anglo-saxonne qui n’est pas tendre avec le pays. Je pensais presque que par le fait d’avoir la peau blanche et d’avoir échappé au système éducatif japonais, j’étais capable, du haut de mes 25 ans, de résoudre tous les problèmes du pays, des petits soucis de digestion causés par le manque de légumes dans l’alimentation aux créances douteuses des banques. Cela peut sembler naïf, mais c’était et c’est toujours le comportement de nombreux expatriés que je cotoie. Je pense maintenant avoir une relation plus équilibrée avec le pays : il y a deux ans, alors que ma carrière d’expatrié à Tokyo était dans une impasse et ma frustration au plus haut, j’ai décidé de revenir en Europe pour ne retourner au Japon que si les circonstances étaient favorables. J’ai aussi abandonné mes espoir d’intégration: même quand je retourne en extrême-orient, je ne cherche plus à me comporter en parfait japonais, mais je garde ma personnalité européenne. Je suis ainsi mieux accepté, et cela m’a aussi beaucoup aide à voir le Japon avec plus de recul. Depuis que j’ai renoncé à mon intégration, je pense avoir ainsi échappé à la paranoia, courante chez les résidents étrangers, qui voient du racisme et de la discrimination au moindre regard de travers dans le train.
Dans un domaine plus plaisant, mon opinion sur les jeunes femmes japonaises a aussi changé : dans les premiers temps, je trouvais toutes ces demoiselles absolument ravissantes et extraordinaires. Cet émerveillement était sans doute dû à mon enthousiasme général pour le pays, mais j’étais aussi très impressionné par le soin que les jeunes japonaises portent à leur toilette et à leur maquillage. Avec le temps, je me suis habitué à l’habileté de ces jeunes filles, et je suis maintenant de l’avis, entendu plusieurs fois, que Tokyo et Paris sont des villes de « niveau » assez comparable et plutôt haut, avec peut-être un léger avantage aux parisiennes pour leur allure. Je prie mes lectrices féminines de m’excuser de ne pas pouvoir porter de jugement sur l’élégance des jeunes japonais : le seul témoignage que je possède est celui d’une amie européenne qui trouvait beaucoup de choses à dire sur la tenue de ces messieurs lors de son arrivée au Japon mais a failli tout plaquer quelques mois après pour une relation pourtant mal engagée avec un homme du pays : je ne sais comment l’interprêter.
Le temps au Japon m'a certainement fait changé. Je suis maintenant capable de participer à la plupart des conversations en japonais. Par contre, parler le japonais ne veut pas dire le lire. Ayant été occuppé par mes obligations professionnelles, je n’ai pas consacré suffisament de temps à l’étude des kanjis, ou caractères chinois, lire un article de journal me demande donc toujours un effort infini. J’ai pu par contre apprécié la gastronomie et les arts traditionnels de ce pays qui les a peut-être mieux préservé que d’autres : le Japon a certainement contribué à affiner mon goût pour la gastronomie et les belles choses. Un séjour prolongé rend également plus exigeant sur la qualité du service : il m’arrive plus souvent de montrer mon énervement en Europe quand j’estime être mal traité. Tokyo est au centre d’une métropole dynamique de 30 millions d’habitants. Si j’apprécie le charme des villes française, je les trouve, même Paris, parfois bien mornes en comparaison : il faut bien choisir son quartier en France pour avoir des rues animées un dimanche en fin de journée. Si la France cultive les activités et les services subventionnés, tout est payant au Japon, souvent facturé au prix de revient réel : les études, la santé, les transports en commun, la culture, l’eau, et l’électricité ou les loisirs culturels et sportifs. Payer permet d’apprécier les choses à leur vrai valeur : mon séjour au Japon m’a permis de mieux apprécier les petits plaisirs de la vie quotidienne.
Le séjour dans un grand pays asiatique n’ayant aucun lien historique avec l’Europe est un excellent vaccin contre le racisme et l’ethnocentrisme : on peut avoir une peau de couleur, ne pas connaître le christianisme, ni la culture greco-romaine et être cultivé et moderne : cela semble évident pour qui connaît l’histoire du monde, mais je constate parfois que tout le monde n’a pas cette opinion. J’ai travaillé plusieurs mois dans une ambiance tendue entre occidentaux et japonais. Cette leçon grandeur nature sur la difficulté de travailler sans froisser les susceptibilités nationales m’a incité à être plus prudent dans certaines situations, avec succès pour l’instant.
Si je dois dresser un bilan, je suis très content de ces dix ans de Japon à dose raisonnable. J’ai essayé d’en faire un compte-rendu réaliste et intéressant qui pourra peut-être donner quelques repères à ceux qui se lanceront aussi à la découverte du pays.
Vous pouvez continuer votre lecture par cette plongée dans la banlieue japonaise.
Informations complémentaires

(*) Répartition des 80 kilomètres de nouvelles voies mises en service de 1998 à 2008 à Tokyo (Préfecture de Tokyo uniquement):
  • moitié sud de la Nanboku line (de yotsuya à Meguro, soit 8 kilomètres)

  • Prolongation de la Mita line de Mita à Meguro (4 kilomètres

  • mise en service de la ligne Fukutoshin d’Ikebukuro à Shibuya (9.9 kilomètres

  • mise en service de la ligne Nippori-Toneri liner (9.9 kilomètres de voie surélevée)

  • mise en service de la ligne Ooedo (de Nerima à Tocho-mae), soit 40.9 kilomètres
  • mise en service de la nouvelle ligne Tsukuba Express (15 kilomètres dans la préfecture de Tokyo)


(**) Répartition des 30 kilomètres de nouvelles voies mises en service de 1998 à 2008 en région parisienne:
  • la ligne 14 (7.5 kilomètres) de Madeleine à Bibliothèque

  • prolongation mineure de la ligne 13 (Gabriel Péri aux Courtilles, soit 2 km)

  • mise en service du RER E (nouvelles voies de Hausmann Saint-Lazare à la Gare de l’Est (environ 5 kilomètres)

  • mise en place du tramway T3 (7.9 Kilomètres), ainsi que celle du tramway T4 sur des voies existantes (7.9 kilomètres)


40 commentaires:

Anonyme a dit…

bel article, surtout les réflexions sur le "voyage intérieur", qui est je pense celui que font beaucoup de ceux qui restent


PS : deux typo :

Snostalgiques pensent peut-être
ou seulement la caveparfois la cave,

Anonyme a dit…

Encore un article très agréable à lire, et j'y ai vraiment retrouvé les différentes étapes de la vie de gaijin à Tokyo... Du p'tit con qui sait tout à l'attitude plus raisonnable, dans tous les cas c'est un enrichissement permanent si l'on sait regarder autour de soi et aller ailleurs que dans les Pub de Roppongi.

J'ai le sentiment que l'intégration est plus aisée de nos jours, du moins c'est ce que mon expérience me laisse penser. Ceci dit, il est vrai qu'elle n'en est pas facile pour autant, et détail important, je n'ai jamais connu le monde de l'entreprise... juste le milieu universitaire, peut-être plus "ouvert" par nature.

En tout cas j'espère pouvoir ressortir du pays aussi mature et lucide que toi! ;)

Anonyme a dit…

Très intéressant.

Je suis étonnée de voir que les prix des billets d'avion sont quasiment identiques.

Pour ce qui est de la remarque concernant les lignes de métro ou les nouveaux bâtiments qui poussent comme des champignons, je me demande si cela ne concerne pas surtout Tokyo au Japon. Je n'ai pas l'impression que des projets de cette taille puissent voir le jour à Osaka, pourtant une très grande ville... et elle aussi fantastiquement endettée !

Et d'ailleurs, comparer les lignes de train et le béton qui pousse est-il quelque chose de positif ?

Ne faudrait-il pas plutôt comparer la qualité de l'air ou la surface réservée aux espaces verts.
Du béton et des rails, c'est toujours bon pour les salarymen de Tokyo. Un tram à Paris, c'est bien pour beaucoup.

Anonyme a dit…

Merci pour ce témoignage sincère, c'est toujours un plaisir de lire vos articles (même si ça ne me rassure pas du tout ces histoires de difficulté d'intégration que je retrouve sur de nombreux blogs d'expatriés français...).

akaieric a dit…

C'est vrai que ça nous rajeunit pas...
Toujours très complets tes articles, bravo!
Je suis d'accord à 95% avec la plupart des impressions sur le japon, même si je n'ai pas la même expérience.

Anonyme a dit…

Cher Uchimizu,

Compatriote expatrié de longue date, je ne peux que vous féliciter sur l'excellence de vos articles.
Je serais très heureux de faire votre connaissance, si votre agenda vous en laisse le loisir. je me suis permis de parler de votre blog à l'ambassade où je dois dire qu'il a fait forte impression.
Continuez!
Bien cordialement
François Durcet
Attaché culturel, Tokyo

Anonyme a dit…

C'est オムライス et pas ホームライス.
Quel manque de rigueur !

U a dit…

Merci pour ces commentaires indulgents, et en particulier à ceux qui ont la patience de me signaler les petites erreurs de syntaxe.

@Thomas, je ne comprend pas très bien l'avantage que vous trouverez au tramway parisien par rapport aux nouvelles lignes de métro de Tokyo. Tous deux contribuent à rendre les transports urbains plus pratiques, principalement pour les déplacements domicile-travail, mais aussi pour d'autres occasions. J'ai ainsi pris la ligne Oedo pour me rendre à un concert.

La différence que je vois est que Tokyo a construit plus de nouvelles lignes, et celles-ci sont plus rapides et de plus grandes capacités.

Anonyme a dit…

Bel article, reflatte plus ou moins ma propre vie ici. A part une petite chose, les japonais sont racistes, en fait pour eux ce n7est pas du racissme car ils ne sont encore arriver a ce stade de reconnaissance. Nous sommes differents, couleur de peau, language, coutumes ou habitudes. Au Japon un etranger sera toujours un etranger. Mais on ne peut pas non plus trop leur en vouloir, le japon ne s'est vraiment ouvert aux autres pays que "recemment".
La route est encore longue.

U a dit…

Bonjour,

j'ai parfois aussi partagé ton impression. Je pense que les européens blancs (dont je fais partie) sont très sensibles à cela car le Japon est un des seuls pays où ils peuvent subir de la discrimination et ne tiennent pas le haut du pavé.

J'ai beaucoup modéré mon jugement sur le racisme des japonais quand j'ai comparé mon expérience japonaise à celle d'amis de couleur en France. J'ai sans doute été mieux traité au Japon que certains amis africains en France, et certains japonais ont vraiment fait un effort pour m'intégrer.

Anonyme a dit…

La France est beaucoup plus ouverte culturement que le japon et malgre beaucoup de difficulte rencontre, les "etrangers" habitant en France trouveront leur place. Au Japon c'est de la discrimination passive, on ne vous dit jamais rien directement mais ils font tres peu d'effort. Les francais sont hypocrites, je ne le cache pas, mais au Japon le langue de bois est une tradition. Bien sur beaucoup de japonais sont super cool et heuresement !!
Un etranger aura plus de chance de reussite en France qu7au japon.
Je ne veux pas t'embeter plus longtemps sur ce sujet et monopoliser ton blog alors bonne continuation.

Lionel Dersot a dit…

Il n'y a pas "intégration", en tout cas pour des occidentaux qui ne sont qu'une goutte d'eau des 1,7% de la population étrangère au Japon. Il y a au mieux "accoutumance" (réciproque)mais votre non-japonéité sera toujours un objet d'attraction-répulsion, et même accoutumé réciproquement, il y aura toujours une petite remarque anodine et sans intention de nuire de la part de votre interlocuteur japonais pour vous rappeler votre non-appartenance, parce que l'appartenance est impossible, puisqu'elle ne fait pas partie du plan directeur. Il n'y a pas d'idéal d'intégration dans le discours auto-lénifiant du Japon sur lui-même. Il y a ce discours aux USA, et même en France dans une mesure moindre, même si on sait le décalage entre l'idéal et la réalité. C'est pour cela que le terme "intégration" n'a pas lieu d'être. Dans un livre pour enfant vu hier présentant les caractéristiques statistiques du Japon, il n'est pas fait la moindre allusion à la population étrangère dans le chapitre population. Pourtant, plus de 2 millions de personnes c'est autrechose que l'épiphénomènes de 8000 français résidents. Même les cimetières à Tokyo ont des carrés de "gaijin". Que vous soyez bien reçu ou pas - la bienséance locale veut que l'on soit plus facilement courteois - c'est le rôle des femmes - que franchement ostratisant, cette courtoisie peut tout aussi bien être perçue comme une forme onctueuse d'auto-contrôle de cet ostracisme même. Les gens sont généralement affables. On peut être affable, courtois et en même temps ostracisant avec les banalités d'usage dans les échanges sur votre capacité à ingurgiter la nourriture locale et autres sujets ronronnants. Ca n'est qu'une forme de civilité, qui n'est pas incompatible avec le rejet non-violent. Les idéaux humanistes ne sont pas nés au Japon (ni en Chine d'ailleurs). Donc à défaut d'"intégration", parlez d'"accoutumance". On se fait très vite à la vie dans une société de services avancés comme le Japon, au risque de croire que la qualité de service est tout ce dont le confort psychique a besoin pour vivre sereinement. Il suffit de lire les cris d'offraies enthousiastes des d'jeunes français qui vous racontent le Japon 24 heures après leur arrivée sur des blogs indigents d'illusions, tout ça parce que la fille à McDo leur a fait non pas la gueule mais un sourire à 0 yen. La réalité est - heureusement - plus complexe, et le Japon est accueillant dans le sens où le rejet y est subtile, mais pas inaccessible à la compréhension. Le titre de votre article est tendancieux. Vous n'avez pas dix ans de vie au Japon. Il vous manque, c'est tout.

Lionel Dersot

Anonyme a dit…

Cher Lionnel Dersot,

Comme vous allez vite en besogne. Comparer, par exemple, le cas français (système anthropologique à dominante universaliste) au modèle différentialiste d'intégration anglo-saxon (américain) révèle bien vos (in)suffisances. On n'ose à peine vous conseiller la lecture d'un ouvrage aussi basique que celui d'E.Todd, "Le Destin des immigrés", déjà convaincu de votre fort dédain pour ce genre de vulgate.
Quant au Japon, oui, il n'y a rien à ajouter à vos remarques, on sait à quoi s'en tenir.
Bien à vous,
François Durcet

Lionel Dersot a dit…

François Durcet, attaché culturel à l'ambassade de France - je suis ébahi qu'un diplomate laisse ainsi des traces sur Internet, êtes vous vraiment celui que vous affirmez être?- vous êtes en poste au Japon depuis quand? vous êtes au Japon combien d'heures par jour dans votre bureau? Parlez-le vous le japonais pour soutenir une discussion sur les question d'ostracisme? C'est vous même qui respirez le dédain dans votre commentaire et prenez des risques en vous dévoilant ainsi, mais j'ai 23 ans de vie au Japon, et Todd comme tous les - nombreux - écrivains sur les études autour de l'"Intercultural Communication" pose un problème considérable au lecteur. C'est qu'une fois le livre fermé, vous faites face à la vie, et la vie ne colle pas avec les pages que vous avez lu, parce que vous vivez en pratique, pas en théorie. Dans votre sphère, vous n'êtes pas en position de juger parce que votre vécu ici est superficiel, ce qui vous rend justement insuffisant. Il n'y a que la fierté d'être où vous êtes pour rendre suffisant. Puisqu'on est dans le registre courtois des suggestions de lectures, allez lire les journaux de Donald Ritchie qui est au Japon depuis 1947. Il nous écrase tous par le vécu et la réflexion froide et juste.

Lionel Dersot

Anonyme a dit…

>>>>>>"vous êtes au Japon combien d'heures par jour dans votre bureau? Parlez-le vous le japonais pour soutenir une discussion sur les question d'ostracisme? "

Sur l'air de "y-z-ont rien d'autre à faire les fonctionnaires"...Ils sont parfois même radiés de la fonction publique. Et je ne me suis jamais targué d'être attaché "à l'ambassade de France". Vous démarrez au quard de tour parce qu'inabranlable dans vos clichés et dans vos préjugés et finalement plus sûr du poids de vos "23" ans qu'un diplomate installé. Vous semblez taper d'autant plus volontiers sur les caricatures qui vous entourent, qu'elles vous rassurent en fin de compte sur la propre "qualité", authenticité de votre point de vue.
Et que vient faire la maîtrise linguistique dans la compréhension d'un système social? Vous en faites un préalable?
Mais c'est bien, gardez intact votre capacité d'ébahissement.
Diplomatiquement vôtre,
François Durcet

Lionel Dersot a dit…

Donc vous êtes attaché culturel ailleurs? Les diplomates restent rarement plus de cinq ans en poste j'imagine, sauf à passer dans le privé. Je parle de vécu. Nicolas Bouvier a été un rare à vivre peu ici et comprendre vite et bien. Quand à votre raillerie permanente, et complètement à côté de la plaque, je me demande vraiment - si vous êtes la même personne dans un commentaire précédent qui signait "attaché culturel" - de quoi, d'où? Je suis entouré de japonais, pas de caricatures. La compréhension d'un système et son vécu, ça n'est pas la même chose. Je me situe au niveau du vécu, ça aide. Votre côté bout-en-train chercahnt à provoquer la raillerie me fait croire que je me suis effectivement trompé sur l'organisme où vous êtes attaché, culturel.

Anonyme a dit…

Puisque par votre sagacité vous avez aiguillé ces petites raclures post-situ du SDT, me voilà fait comme un rat.
Je m'incline face à ce que vous dîtes de Bouvier, mais permettez-moi de trouver contestables certaines de vos assertions, comme :"La compréhension d'un système et son vécu, ça n'est pas la même chose". On peut bien sûr se situer au niveau du vécu et d'une démarche scientifique (cf la recherche-action, avec toutes les réserves légitimes qu'elle peut susciter).
Merci en tout cas pour D.Richie que vous me donnez envie de lire, et que par un malencontreux croisement cher Lionel, je ne peux m'empêcher d'associer avec le chanteur pop des années 80.

Lionel Dersot a dit…

Fd, vous rajouterez à côté de Richie (si, si. il s'est passé des choses avant les années 80 et leurs chansons) le livre intitulé "Order by Accident", voir sur Amazon, qui offre un "système" de décodage différent sur le Japon, mais qui ne change rien au fait que la connaissance théorique - au niveau du vécu - ne joue pas sur la sérénité face à ce vécu. Mais bon, j'ai commencé à apprendre le japonais avant le Club Dorothée, donc avant la ritournelle de l'autre Richie - avec un "t" ou pas. Tout blogeur sur le Japon - critique ou laudateur de soi, amoureux de soi y étant - est un névrosé. J'en fais parti. Le titre "10 ans au Japon" pour quelqu'un qui mentionne ailleurs 3 années de vécu au Japon - tout cela pour faire un blog genre Miss Manner rencontre la fonction copier-coller , est à prendre comme un symptôme d'autre chose. Rares sont les blogeurs japonophiles japonisés, amoureux d'eux-mêmes au Japon (et ayant fui l'hexagone) qui vont droit à l'autre chose qui est de s'interroger sur le sens de leur névrose, c'est à dire leurs doutes, étant au Japon ou l'ayant quitté. L'écriture de ceux qui prétendent être bien dans leur peau est d'un chiant (Voir le Japon autrement (comme out le mond) et autres niaiseries). Ils restent dans la description des quartiers - il y a pourtant des guides en français maintenant - avec des phrases qui commencent par "Les japonais sont ...", ou décrivent ailleurs avec délice les biscuits Pocky comme des pièces de collection d'épicurien de la bouffe industrielle. Avec "10 ans au Japon", Uchimizu approche de cette introspection de sa névrose mais se retire bien vite dès que cela chauffe. Des psychologues ne sont pas sur les lieux pour lui.

Anonyme a dit…

Je vous propose, ld, une lettre à l'attention du sénateur représentant les français de l'étranger, et là il ne s'agira pas de pleurer sur les coupe-sombre budgétaires du 14 juillet de l'ambassade, mais de réclamer un successeur à l'expert-psychiatre Schlassenstrass, si uitle pour les Hanamizu qui pullulent...Les japonais ont bien le Dr Ota en France (payé par l'APHP, ce qui me fait d'ailleurs dire que notre requête serait plutôt à adresser aux autorités japonaises).

Anonyme a dit…

Whaou !!! c'etait sympa comme petit duel. Bon, honnettement, j7ai pas tout compris mais je pencherais plus sur Id, 23 ans de vie au Japon ca se respecte et puis il a raison, il n'y a pas d'integration pour un etranger ici.
l'etranger reste l'etranger. Ce qui n7a pas que des inconvenients ( etre traiter comme un japonais: non merci !) je parle bien sur, sur le lieu de travail.
J'en redemande !!

U a dit…

Je suis ravi que les débats les plus rigoureux et intransigeants se déroulent ici. Vos critiques de mes articles sont également bienvenues

Si vous pouvez être sans pitié pour les idées de vos interlocuteurs, je souhaite que vous respectiez les personnes. Le débat n'en sera que plus riche.

En extrême recourt, je dispose d'un bouton "effacer définitivement" pour faire disparaître les commentaires discourtois.

Anonyme a dit…

Uchimizu, tu joues les mediateurs sur ton blog ?? Pourquoi ne reponds tu pas a Id ? Ne pense tu pas que ta courte experience japonaise (3 ans seulement) te donne une fausse vision? Apres c'est ton blog mais si c'est pour jouer les guides touristiques je prefere Lonely Planet.

U a dit…

MM Dersot et Durcet,

voici, un peu tard, une réponse à votre échange. J'avoue ne pas avoir eu le courage de tout lire hier après une longue journée de travail.

Mes écrit ne reflêtent que mon expérience propre, avec ses limites. Une de ses limites est ma durée de séjour. Un avantage que j'ai peut-être est d'avoir vécu dans plusieurs pays sur 3 continents, pas seulement le Japon. Lionel a une expérience incontestablement plus longue que la mienne, mais avec probablement aussi ses limites.

Je crois qu'il existe plusieurs groupes d'expatriés occidentaux au Japon, à la vie complètement différente: les diplomates, les expatriés dans le secteur bancaire, les expatriés dans l'industrie, les chercheurs, les professeurs de conversation / traducteurs (dont beaucoup sont obligés de rester au Japon dans des conditions matérielles difficiles pour des raisons privées)... J'ai pu rencontrer des gens dans chacune des situations ci-dessus, et ils ont des expériences très différentes, dont les principales différences sont selon moi les moyens financiers et la pénibilité du travail. Je pense que Lionel généralise peut-être trop sa situation.

Je pense être efficace dans mon travail, apprécié par mes proches, satisfait de ma vie actuelle, et je ne suis dépendant d'aucune drogue, légale ou pas. J'ai passé des moments difficiles au Japon et ailleurs (n'oublions pas que l'expatriation n'est pas la seule expérience difficile de la vie), mais j'ai toujours su les surmonter. Il me semble donc inutile de m'interroger sur une éventuelle névrose.

Je trouve d'ailleurs malsain de voir des pathologies mentales partout. Un coup de blues ou une frustration n'est pas une pathologie. La psychiatrie est une spécialité médicale complexe, laissons ce sujet aux vrais spécialistes.

Je crois aussi, pour avoir observé plusieurs exemples proches en France ou aux Etats-Unis, que la vie d'immigré de la première génération n'est jamais facile, même quand il n'y a pas de problèmes de couleur de peau ou de religion. Il y a toujours une certaine douleur à quitter le "pays natal", que l'on se l'avoue ou pas.

Le vrai test pour l'intégration au Japon serait de voir comment les citoyens japonais de seconde génération (coréens nationalisés, enfants de "couples mixtes" asiatiques ou occidentaux) s'intègrent. Je n'ai pas beaucoup d'information sur ce sujet.

Je vous remercie en tout cas pour tous ces conseils de lecture.

Anonyme a dit…

Excellente reponse Uchimizu. L`article est complet et reflete une experience personnelle meme si on peut ne pas toujours etre d`accord sur certains points, apres difficile de ne pas faire sa propre generalite, c`est un peu comme dire "ne pensez rien de ce que vous avez vecu".

Chacun apporte dans son blog sa vision, son experience, libre apres aux autres de prendre ce qui est bon pour eux pour completer l`idee du Japon qu`ils ont construite. Dans ce que vous avez ecris Uchimizu je me suis retrouve par moment, les memes doutes, les memes angoisses et les memes frustrations car sans doute beaucoup d`entre nous arrivons au Japon avec une certaine apprehension et generalement optimiste, pleine d`espoir.

Vos articles sont pertinents car ils sont votre Japon. Vous l`avez vecu a votre maniere, n`en deplaise a d`autres, et je trouve que vous le relatez sans velleite d`imposer une "norme".

Continuez !

Anonyme a dit…

Je suis passé sur ce blog a la recherche d'un article sur le japon que je compte visiter en tant que touriste l'anee prochaine mais ce que j'ai trouvé m'a beaucoup touché.
Il ne faut pas aller bien loin pour ressentir le mal de l'integration. Bien que vivant en France depuis bientot vingt ans je vois toujours les gens tiquer quand je leur donne un nom de famille inhabituel. Les moments les plus difficiles pour un expatrié comme moi ont ete l'enfance car je suis arrive en France a l'age d'onze ans et croyez moi les enfants sont bien moins prudents dans leurs conversations que les adultes. La pire des choses a ete de se sentir rejette aussi dans son pays d'origine par ses anciens amis, aigris par l'illusion d'une reussite certaine dans un pays occidental. Biensur cette reussite je l'ai obtenue maintenant apres beaucoup de travail mais a l'epoque je vivais plus mal que dans mon pays de depart.
L'integration pour moi est pas du tout une chose qui s'obtient en quelques anees c'est plutot en decenies voir sur plusieures generations.

Sebastian Netedu

Anonyme a dit…

A mon sens, l'idée de M. Durcet de contacter l'ambassadeur pour lui suggérer le détachement d'un psychiatre pour les expatriés est excellente. Il y a certes le docteur Ogimoto à Kanda, psychiatre et psychanalyste lacanien parlant parfaitement français... Mais lorsque l'on connaît le prix des soins au Japon, on se dit que l'ambassade pourrait faire cet effort.
J'espère que cette idée prendra forme et consistera.

Bien cordialement,

Gilles Carême

U a dit…

Bonjour Gilles,

Merci d'avoir laissé un message. A ma connaissance, le consulat de France ne propose que des services très limités aux français présents au Japon comme l'état-civil.

Cela est aussi normal car les français du Japon ne payent pas les impôts français, au contraire par exemple des américains qui payent des impôts fédéraux même quand ils résident au japon.

Je ne suis pas convaincu que le consulat doive étendre ses services auprès des résidents français au Japon. A mon avis, le rôle de l'état et de ses assurances sociales n'est pas d'aider les gens qui ont fait des choix de vie originaux comme l'expatriation au Japon.

Même si l'on voulait aider les résidents au Japon, je ne suis pas sûr que le paiement d'un psychiatre, ou d'un psychanalyste fasse partie des priorités. Le débat sur les aides aux expatriés pour la scolarisation au Lycée français de Tokyo me semble ainsi plus important.

Je serais ravi d'avoir votre avis sur le sujet.

Anonyme a dit…

Absolument d'accord avec vous, cher Uchimizu, le rôle de l'état n'est pas de venir au chevet de ces névrosés et autres inutiles au monde venus se naufrager dans ce grand pays(grand, par sa force morale, par ses convitions, par sa capacité à garder intacte la tradition: FRANCE, prends-en de la graine). Le japon est un pays de guerriers et de battants, où les loosers hypocondriaques n'ont pas leur place.

U a dit…

@massu. Bievenue sur Uchimizu.

je souhaiterais modérer votre intervention sur le Japon et les traditions.

Le Japon dispose d'une longue tradition, et d'une histoire riche, certes légèrement plus courte que celle de la France.

Cette histoire a laissé de nombreuses traces sociales et culturelles. Je pense que le Japon, comme les pays européens, essaie de concilier défense du patrimoine et modernité, avec des mentalités qui évoluent mais qui sont aussi marquées par l'histoire.

Je ne suis pas sûr que le Japon soit plus traditionnel que la France: le pays est je crois moins pratiquant et plus laïc que la France. Les japonais sont aussi assez surpris quand on leur explique que certaines rivalités politiques actuelles ont leurs racines dans les débats entre bonapartistes, orléanistes et légitimistes au début du 19ème siècle, ou qu'une particule nobiliaire aidera beaucoup à s'intégrer dans certains milieux.

J'ai l'impression aussi que tous guerriers et battants qu'ils soient, les expatriés japonais en France ne sont pas toujours plus courageux que les expatriés français au Japon. On a même inventé le "syndrôme de Paris" pour désigner les dépressions que subissent parfois les japonais en France.

Anonyme a dit…

Pardonnez mon "emballement" mais que voulez-vous, lorsque j'entends des personnes réclamer encore et toujours plus d'Etat (n'est-ce pas Mr Carême) là où manifestement il n'a pas lieu d'intervenir (la caboche fêlée d'expatriés aux abois), mon sang ne fait qu'un tour. Je me calme donc, et vous faites preuve d'une grande sagesse en me modérant. Mais tout de même, puisque vous faites une courte allusion au syndrome de Paris, je crois qu'il faut aussi en faire une à son pendant français, qui mériterait mieux comme analyse que les injures, les braiements et les bruits de vomissures que l'on peut trouver sur le web (je ne vais pas faire de publicité).

Anonyme a dit…

Le syndrome de tokyo, ces gens qui souffrent, c'est pourtant sérieux...
Selena

Anonyme a dit…

Bonjour et merci à Uchimizu et à Massu pour vos réponses. Celle de Massu étant un peu trop polémique à mon goût, ouvrant des débats pour lesquels je ne suis pas assez qualifié (la tradition en France, au Japon), je répondrai surtout à Uchimizu.
Certes, les Français au Japon ne payent pas d'impôts français. Il y a sans doute une hiérarchie dans les priorités budgétaires de l'ambassade. Ceci étant constaté, votre argument suivant peut se discuter : les expatriés sans enfants, ou ceux dont les enfants sont scolarisés dans les écoles japonaises, pourraient contester ce choix de l'ambassade. Au contraire, un psychiatre touche un panel plus général de patients potentiels, dont les enfants. J'ai vu beaucoup, malheureusement, d'expatriés sombrer dans des dépressions passagères ou non. Etre détruits par la vie au Japon, et spécialement à Tokyo (là ou je réside). Un soutien psychologique et médicamenteux les auraient certainement beaucoup aidé. Mon argument est aussi simple que la souffrance humaine, qui ne peut rester en désaide à mon sens.
Vaincre cette souffrance devrait être pour moi une priorité.
Voilà pourquoi je soutiens cette idée de détacher un expert psychiatre pour les expatriés français vivant au Japon.

Bonne continuation pour votre blog.

Bien cordialement,

Gilles

Anonyme a dit…

@Gilles. Vos soucis humanitaires sont louables, et ce n'est pas si fréquent de voir quelqu'un s'inquiéter de ses compatriotes. Mais je voudrais vous rassurer sur la bonne santé mentale des français du japon. Ils ont bien heureusement plus fort à faire avec le devenir de leur petite entreprise (et l'avenir, on le sait, est pour la France, dans ce pays, aux P.M.E. malines qui sauront trouver leur niche en court-circuitant les lourdes structures: fixeur, rewriter F-L -FreeLance, pas FeLlagh)qu'à s'enfiler la camisole chimique de quelque lugubre psychiatre d'obscure obédience , et aux frais du contribuable encore en plus!

Anonyme a dit…

La brutalité de l’invective est à proportion de cet effort pour écraser les spires de pensées inavouables

Anonyme a dit…

Gilles, vous levez là en effet un tabou.

Anonyme a dit…

Massu : désolé, mais je ne comprends pas votre sabir (qu'est-ce qu'un "rewriter F-L" ?). Je suis né dans les Ardennes, à Givay précisément, moi c'est le bon sens paysan, pas le discours de technocrate. J'espère juste que cette confidence ne va pas orienter les arguments dans le sens "Gilles Carême est un plouc qui se soucie de la santé mentale des expatriés alors qu'il y a des gros sous à se faire".
Je remercie Selena pour son soutien, en effet, c'est sérieux tout cela. Bien sûr, on pourra toujours tergiverser sur les priorités budgétaires, il n'empêche que la souffrance des expatriés est là. Plutôt que de brandir un argumentaire guerrier, comme Massu, je crois qu'il serait préférable de mettre son orgueil au vestiaire pour envisager enfin les solutions efficaces pour mettre fin à la souffrance psychologique de nombres d'expatriés (je parle en connaissance de cause). Cette recrudescence de la névrose ne peut qu'avoir des effets délétères. Pensons aux familles.

Bien à vous,

Gilles

Anonyme a dit…

A propos d'usage psychiatrique pour les patologies des expatries j'ai vu un reportage sur la television francaise il y a quelque jours (je ne pourrais plus vous donner la chaine durant le journal televise) ou ils parlaient justement des japonais expatries qui souffraient de patologies et qui avaient besoin souvent d'un soutient psychologique ou psychiatrique pour s'adapter a la vie parisienne. Ce n'est apres tout pas si denoué de sens...

Sebastian Netedu

Anonyme a dit…

@Sebastian Netedu :

Oui, c'est le "Syndrome de Paris". Je suis tout disposé à penser qu'il existe un équivalent pour les expatriés français à Tokyo ; la même souffrance, les même difficultés d'adaptation.
Une aide similaire serait la bienvenue au Japon. Une pétition en ligne pourrait avoir un effet persuasif...

G.C.

Anonyme a dit…

J'ai pris beaucoup de plaisir a lire cet article, meme si je regrette toutefois l'absence de la mention d'autres regions du Japon, celle de la campagne, la montagne et l'environnement, un pays qui offre bien des surprises de Hokkaido a Okinawa.

U a dit…

Bonjour,

merci pour votre commentaire indulgent. Ce récit tente d'énumérer ce qui a changé au Japon en 10 ans, et comment mon regard sur le pays a aussi évolué. Dans les deux cas, il s'agit surtout du Japon urbain.

D'autres articles du blog parlent aussi de la nature au Japon, en particulier de la péninsule d'Izu, de la montagne japonaise, de la cueillette des pousses de bambou, et des superbes iles Yaeyama.

Je ne connais pas encore toutes les régions du Japon, et je préfère me taire sur celles que je n'ai pas visité.